Alfred Auguste Mulot est né le 21 novembre 1827 à Saint-Gobain dans la maison de ses parents, rue de la Barrière. Son père Prosper est employé à la manufacture. (Saint-Gobain 23 messidor an IX - 25 mars 1884). [Fils de Geoffroy, garde-bois (Bray-sur-Somme 24 mars 1748 - Saint-Gobain 4 décembre 1819) et de Marie Anne Sas (décédée à Saint-Gobain 2 décembre 1838). Petit-fils de Pierre Mulot, employé ambulant dans les Fermes du Roy dans la brigade alors en résidence à Bray-sur-Somme et de Marie Honorée Antoinette Subier]. Sa mère Julie Virginie Pétré (Saint-Gobain 18 mars 1806 - 30 novembre 1891) est la fille de François Pétré, casseur de grès puis employé à la manufacture et de Marie Anne Sophie Déjardin. Le couple qui s’est marié le 18 juin 1827 n’a pas eu d’autre enfant. Alfred Mulot ne se serait jamais marié.
Alfred Mulot poursuit sa scolarité à Saint-Charles à Chauny (Cf. Alfred Mulot, Souvenirs d’un écolier chaunois, Paris, impr. Chaix, 1871). Puis, il quitte Saint-Gobain pour travailler à Paris. Il est caissier des titres puis conservateur des titres au Comptoir National d’Escompte (créé par décret du 7 mars 1848 par le Gouvernement provisoire de la Deuxième République. C’est une société au capital social de 20 millions de francs, constituée pour un tiers en numéraire par les associés souscripteurs, pour un tiers en obligations par la Ville de Paris, pour un tiers en bons du Trésor par l'État. Il fait faillite en mars 1889 suite à une spéculation importante sur le cuivre). Il réside alors 80 rue Bonaparte en 1875 puis 24 quai de Béthune en 1885.
En 1878, il est également adjoint au maire de Saint-Gobain. C’est lui qui prononce le discours d’ouverture de la bibliothèque populaire le 15 septembre 1878 (Inauguration de la bibliothèque populaire de Saint-Gobain. Discours d’ouverture prononcé par M. Alfred Mulot… le 15 septembre 1878, Paris, impr. Chaix, 1878, 16 p.). Il prend activement part aux élections et aux manifestations locales (Alfred Mulot, Élections municipales du 6 mai 1888. Réponse aux électeurs de Saint-Gobain, Paris, impr. Chaix, 1888, 27 p.).
Il s’affiche clairement comme membre du cercle républicain de Chauny où il prononce une conférence sur Henri Martin (Alfred Mulot, Henri Martin, souvenirs intimes, Paris, impr. Chaix, 1885, 80 p.)
Tout au long de sa vie, Alfred Mulot accroît son patrimoine foncier. Alors que son père n’est propriétaire que d’une quinzaine de lopins de terres à Charlevigne, il achète régulièrement des terres, particulièrement à Charlevigne mais aussi au Moulin à vent. Il est propriétaire d’au moins six maisons.
Alfred Mulot est également le légataire universel d’Ismérie Zélie Laure Valérie Euphémie Hélène Courty (décédée à Servais 20 février 1898). [Fille de Charles Ulysse Courty (Saint-Gobain 4e jour complémentaire an XI - Servais 5 novembre 1886), payeur à la Manufacture des Glaces à Chauny et de Marie Joséphine Ismérie Delorest (Servais 14 vendémiaire an XIV - 26 décembre 1864) qui avait hérité le château de son père.] A son décès, il a pris possession du château de Servais et des nombreuses terres rattachées. Quelques mois plus tard, il met tout en vente aux enchères.
Il décède à Saint-Gobain le 9 juin 1916 dans sa maison rue de la Barrière.
La donation pour la construction de l’école rue de la Chesnoye (rue Achille-Gibon actuelle) Le 17 novembre 1904, le conseil municipal réuni sous la présidence de Louis Vuilliot, maire, évoque la situation des écoles. En effet, le préfet de l’Aisne a attiré, le 31 août, l’attention du maire sur la situation de l’école des filles et sur l’école maternelle suite à la visite de M. Lalanne, inspecteur d’académie.
Le 22 décembre, le conseil municipal se réunit en séance extraordinaire pour évoquer les emplacements des écoles et le choix d’un architecte chargé du projet. Le maire informe le conseil municipal qu’Alfred Mulot offre à la commune deux terrains à titre gracieux et en souvenir de la famille Sas, famille de l’un des premiers verriers de la Manufacture, dont il est le descendant. Il choisit comme architecte Joseph Chérier de Saint-Quentin. Finalement, il est décidé que l’école des filles sera construite rue de la Chesnoye (actuelle rue Achille-Gibon) sur le terrain offert par Alfred Mulot et que l’école maternelle sera bâtie à proximité des écoles à détruire, près de l’église.
L’acte de donation des terrains d’Alfred Mulot à la commune est rédigé par Maître Condette le 13 mai. Le terrain comprend un peu plus de 22 ares ; sur celui-ci sont élevées deux habitations, une sur la rue de la Chesnoye de six pièces, l’autre accolée en L à la première de quatre pièces le long de la rue du Rocbeau ; des dépendances sont situées en fond de cour le long de la ruelle Cochin (ruelle du Rocbeau actuelle). L’autre terrain situé rue Luce-de-Lancival d’une surface 12 ares est également donné à la commune ; ce terrain devra être affecté comme jardin aux institutrices.
Le 24 novembre 1905, le conseil municipal, sous la présidence de Louis Dutailly décide de remercier le généreux donateur en attribuant comme nom l’école des filles qui va être construite rue de la Chesnoye le nom d’école « Sas-Mulot » en souvenir de la donation d’Alfred Mulot et du fait que le logement des institutrices était la maison construite par son ancêtre Sas lors de son arrivée à Saint-Gobain.
Lors de la même réunion, le conseil municipal approuve les plans de Joseph Chérier. Les travaux sont estimés à 55 000 francs et atteindront la somme de 65 838 francs pour l’école des filles lors de son achèvement. Les enfants fréquentent l’école lors de la rentrée d’octobre 1911.
Sources : F.Bliaux