AMBLENY

Village de l'ancien Soissonnais, bâti à l'entrée d'une gorge étroite qui s'ouvre sur le côté gauche de la Vallée de l'Aisne, à 52 k. au sud-ouest de Laon et 15 à l'ouest de Soissons, autrefois des généralités, élection, bailliage et diocèse de cette ville, aujourd'hui du canton de Vic-sur-Aisne, arrond. et diocèse de Soissons.
La terre et le village appartenaient dès le 10e siècle aux chanoines de la cathédrale de Soissons qui, selon un usage général dans les communautés religieuses, prirent parmi les seigneurs voisins un avoué auquel ils en confièrent la défense. Leur choix tomba sur le seigneur de Pierrefonds qui y fit aussitôt construire un château-fort. Au siècle dernier il n'en restait que des ruines. Le donjon seul encore entier est formé de quatres tours rondes relié par un mur de courtine très étroit. Les murs de l'enceinte extérieure de ce château étaient garnis de tours de distance en distance. En l'année 1255, le roi St Louis affranchit de la servitude tous ses hommes habitants les terres de la châtellenie de Pierrefonds dont Ambelny faisait partie. Il y mit cette condition qu'ils ne pourraient aller habiter d'autres domaines sans retomber aussitôt en servitude, et qu'ils lui paieraient annuellement chacun 12 deniers parisis. Les habitants d'Ambleny furent seuls exceptés de cet affranchissement, on ne sait pourquoi. A la fin du 13e siècle, ils ne pouvaient encore prendre femme au dehors sans encourir la main-morte et le fors-mariage. En 1281, ils essayèrent, mais sans succès, de se soustraire à cette pesante servitude : ils supplièrent alors le roi de les en délivrer, en lui offrant une somme de 200 liv. parisis. Philippe-le-Hardi, leur accorda leur demande, à la condition qu'ils ne s'allieraient pas à des femmes de condition servile, toujours sous peine de retomber en servitude. Il fit toutefois une excéption à cette défense, en leur permettant d'épouser les serves du chapitre de St-Gervais de Soissons, moyennant la somme considérable de 4 250 liv. de Tours, tout ce qu'il possédait à Ambleny en redevances, droits seigneuriaux et autres. Parmi ces redevances, on remarque celle de 3 chevaux qui lui étaient dus par les sers du chapitre habitant Ambleny dont il était tenu de rembourser le prix à raison de 60 sous chaque s'ils mouraient à son service. Cette pièce nous paraît avoir assez d'intérêt pour mériter d'être insérée ici. Pendant la guerre des Armagnacs et des Bourguignons, le château d'Ambleny fut plusieurs fois pris et repris par les deux partis. Guillaume de Flavy, seigneur de Fère, s'en saisit au nom du roi en 1436, et prétendit s'emparer de la seigneurie. Le chapitre de Soissons ne put rentrer dans ses droits qu'en 1448. On remarque dans la prairie d'Ambleny une espèce de fortification en terre de forme ronde qui paraît être le reste d'un ancien camp retranché.
A. Poteau, ancien jardinier en chef du Jardin Botanique de l'Ecole de Médecine de Paris, était né à Ambleny en 1766. Il a écrit plusieurs ouvrages estimés sur la botanique. Culture en 1760, 17 charrues produisant 3/4 froment, 1/4 méteil et seigle, 20 arp. de vignes, 100 arp. de prés, 20 arp. de bois, 5 arp. de marais.

Sources : Dictionnaire Historique de Melleville, pages jaunes, wikipédia.
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