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Essai historique sur Limé – Partie 7Histoire locale / Articles

Catégorie : MonographiesCommune(s) : LIMÉAuteur : M.trannois d'après E.Gaillard


Carte postale : M.Trannois

Lorsque M. de Valençay, quelqu’un de sa famille, ou ses gens viendront à Limé, les preneurs seront tenus de leur fournir de la nourriture, sauf déduction sur leur fermage, savoir : pour chaque muid de blé, tant froment, méteil que seigle à raison de 30 livres tournois et par muid d’avoine, 20 livres tournois (1).
Le loyer pour Applincourt était au début de 300 livres, et pour la Malmaison, 50 livres.
A partir de 1615, il dut de 400 livres pour les deux.
En 1622, année où des réparations furent faites à la ferme d’Applincourt, la dame Sara d’Applaincourt, était veuve. Elle dut mourir en 1626.
1627.- Jacques d’Etampes, chevalier de Valençay, futur maréchal de France, en sa qualité d’héritier de sa mère, « décédée depuis quelques temps », fait la loi et hommage aux seigneurs hauts justiciers de Limé, le 26 juin 1627.
A cette époque, Louis Fabus était toujours fermier à Applincourt. Jacques d’Etampes, chevalier des ordres du roi, avec Louise de Juigné, sa femme, vendit par échange, le 26 décembre 1631, à Claude de Lafons, séparée de biens d’Antoine de Wolbock, vicomte de Limé, le fief d’Applincourt avec celui de la Malmaison. Ce dernier relevant du comté de Braine ; l’acquéreur en fit foi et hommage le 11 février 1632, sans aucune protestation de la part du comte, pour la terre d’Applincourt, bien que les contrats de vente lui eussent été montrés. Malgré cela, ce seigneur fit saisir féodalement le fief le 6 mars 1632 pour faute de non vassalité. La dame de Wolbock fit opposition à la saisie de sa terre dont elle avait fait hommage à Alexandre de Vertain et à Marguerite de Valcarrière, sa femme, co-seigneurs de Limé, seuls présents, hommage reçu au désir de la coutume de Vitry, dans le district de laquelle était située la seigneurie d’Applincourt.
Sur une sentence des maîtres des requêtes du Palais, en date du 16 juin de la même année, Claude Lafons qui résidait alors à Paris rue des Poulies, du verser le 12 avril 1633 une somme de 350 livres tournois en consignation pour les droits de fief par elles dus de son acquisition, afin de pouvoir jouir de la terre d’Applincourt par main souveraine (2). Le comte de Braine s’étant désisté le 3 avril 1625, la restitution des 350 livres (dont le comte s’offrait à payer les intérêts) lui fut accordée ; elle eut lieu, défalcation faite des frais de consignation s’élevant à 11 livres 13 sols 4 deniers tournois.
La terre et seigneurie d’Applincourt que l’on devrait orthographier Applaincourt, ne sortit plus du domaine des seigneurs et vicomtes de Limé qui l’ont gardé jusqu’à la révolution.
La Petite Cense
La Petite Cense était autrefois un petit fief et une ferme. Le fief relevait du comté de Braine. La Fermé, d’après Maton, était au centre du village de Limé.
Dans l’aveu et dénombrement donné le 24 juin 1552 par Antoinette de Hardecourt, veuve de Jean d’Applincourt et tutrice de son fils Antoine, à Guillemette de Sarrebruck, comtesse de Braine, on relève comme suit la désignation de ce fief :« Une maison séant au village de Limé, appelée La Petite Cense contenant cinq ramures, tenant d’un lez à la rue du puits de Vualles ?
« Un jardin de 6 pichets tenant à la maison et d’un lez au clos du grand logis seigneurial d’Happlincourt.
« Et une pièce de pré de 8 arpents à la prairie de Limé.
« Lesquels maison et héritages sont baillés à sarcens ou rente viagère de 10 livres tournois par an, et ont droit de haute, moyenne et basse justice. »


La Malmaison
La Malmaison était un fief qui relevait aussi du comté de Braine. Il existait sur la paroisse de Limé et sur celle de Courcelles. Carlier, dans son histoire du Valois, dit, à tort, que le fief de Bruyères, près Limé, portait autrefois le nom de Male-maison.
Bruyères appartenait comme le Pont d’Ancy, à l’abbaye de Saint-Yved de Braine, et n’était pas tenu par les seigneurs de Limé.
En 1376, Gilles Marines tenait de « Jehan de Bucy un fief à la Malmaison et autres lieux de Limer ».
Ce fief passa ensuite dans la maison d’Applaincourt.
Le 24 juin 1552, Antoinette de Hardecourt, comme il est dit ci-dessus, baillait à la comtesse de Braine, l’aveu et le dénombrement de :
« Une cense appelée la Malmaison, sise assez près de Limé, laquelle est fermée de fossés et contient 5 pichets avec les pourprés, tient d’un bout à la rivière de Vesle, d’autre au chemin qui conduit de la Fresnoye à Courcelles… 3 pichets de pré, tenant d’un bout à la même rivière, d’autre audit chemin.
« 4 arpents d’aulnois au lieudit la Fresnoye.
« 1 arpent et demi de pré sur la rivière de Vesle.
« 10 pichets de pré assis sur la même rivière, tenant d’un lez au chemin qui conduit de la Malmaison au Pont d’Ancy, et les trois autres à la Vesle.
« Au Sablon, près la Malmaison, 54 arpents 3 fichets de terre, dont 5 arpents en aulnois.
« Au Ponceau, 20 arpents de terre.
« Au Pont d’Ancy, 14 arpents 3 pichets de terre.
« Audit lieu, 3 pichets de terre.
« Au Bois Regnard, 3 arpents de terre.
« Au bois du Pont d’Ancy, 4 arpents de terre.
« Au chemin de Mont-Notre-Dame, 4 arpents de terre.
« Sur lesquelles choses il n’y a de droit de haute, moyenne et basse justice, tenu en ressort du Comté de Braine. »
Le 13 janvier 1588, Edmond Joly, receveur de Jean d’Etampes, chevalier, seigneur de Valençay au comté de Blois, va pour prêter foi et hommage au comte de Braine, pour les fiefs de la Petite Cense et de la Malmaison, échus à Sara d’Applaincourt, sa femme ; mais Monseigneur duc de Bouillon est absent, et Messire Coppineau, lieutenant au bailliage du comté et Jean Marcq procureur fiscal, répondent n’avoir pas le pouvoir de le recevoir.
Joly est devant la principale porte du château de Braine, appelant à haute voix et par trois fois le seigneur comte, la tête nue, les genoux en terre et autres « solempnitez » en tel cas requis et accoutumé de faire.
Joly offre un écu d’or pour le droit de chambellage des deux fiefs.
Jacques d’Etampes vendit le 26 décembre 1631, les fiefs de la Petite Cense et de la Malmaison, avec celui d’Applincourt, à Claude de Lafons, femme d’Antoine de Wolbock, et depuis ils n’ont cessé d’appartenir aux seigneurs de Limé.
Qu’est devenue cette cense de la Malmaison, dont en 1615, on louait seulement les droits dépendant de la seigneurie ? Nous l’ignorons, aucun historien n’en ayant jamais parlé.
Au recensement de la généralité de Soissons en 1720, on voit que Limé et la Malmaison sont comptés pour 62 feux.
Par la désignation faite au fief en 1552, on voit encore que la cense n’était pas éloignée du Pont d’Ancy, où elle possédait des terrains. Il y a ici un point historique à élucider.
La cense le Comte
Ce fief était membre du comté de Braine.
Les vicomtes de Limé ajoutaient son titre à tant d’autres qu’ils possédaient déjà sur le domaine de cette terre.
Nous ignorons où était situé son emplacement.
Le Moulin de Limé
Le moulin de Limé, en même temps qu’un moulin à eau, était un fief qui relevait de Braine.
En 1646, c’était Antoine Huybert.
Après lui un bail de 27 ans fut fait à Laurent Péchon, qui le céda à Nicolas Mocquet et celui-ci à jean Censier et à Madeleine Boulnois, sa femme.
Les réparations du moulin étaient à la charge des preneurs qui ne les faisaient pas. François de Wolbock, seigneur de Limé, demanda alors une visite des lieux par experts, à laquelle les meuniers ne voulaient point se prêter ; mais le seigneur insista disant qu’il avait le droit de le faire tous les trois ans, et qu’il y avait six ans qu’elle n’avait été faite. Elle eût lieu le 22 avril 1666, les réparations furent estimées valoir plus de 400 livres et le 1er mai suivant les meuniers condamnés à réparer au plus vite leur moulin.
Mais dans la nuit du 10 au 11 mai, Censier, sa femme, et ses enfants abandonnèrent la maison, enlevant meubles et bestiaux.
Un procès-verbal de leur fuite fut dressé le 11 mai dans la journée et on constata qu’il ne restait plus au moulin que quelques objets de peu de valeur dont il fut dressé inventaire.
Claude Léchevin, meunier à Braine et Obriot, domestique du seigneur de Limé furent établis au moulin pour y faire bonne garde, mais trop tard !
Le 13 mai on n’avait encore aucune nouvelle de la famille Censier, qui s’empressa, sans aucun doute, de ne jamais en donner.


Emile Gaillard
(1) Dans un compte de l’année 1614, il est porté en frais ce que les palefreniers du sieur Tiot (M. de Valençay) ont pris pour leurs chevaux durant que ledit seigneur était à Soissons, avec le duc de Mayenne.
(2) Puissance, souveraineté.