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Essai historique sur Limé -Partie 6Histoire locale / Articles

Thème : CommunesCatégorie : MonographiesCommune(s) : LIMÉAuteur : E.Gaillard.Transcrit par M.Trannois


CPA : Maryse Trannois


Claude Dubaret, qui fut marié, eut de son union deux enfants : Louis-Nicolas Dubaret, demeurant à Falmonville-la-Rivière en 1792 ; et Marie-Elisabeth Dubaret, épouse de Jean-François Firal, officier des forêts du roi, résidant avec son mari à Saint-Oulet-de-Tourbeville, à la même époque. Tous deux firent un remboursement de rentes à M. Bonardi, propriétaire à Mainville-Ressons-le-Long, comme seuls héritiers de Claude Dubaret, leur père (11 mai 1792).
Familles Leseur de Baine et d’Herville de Saint-Marceaux
1729, Philippe Leseur de Baine, huissier ordinaire de la chambre du roi, lieutenant particulier au baillage d’Orléans, seigneur de la Maison-Forte, de la Motte, de la Lobbe, de Séry et vicomte de Limé par acquisition.
Il était marié à Marie-Françoise de Paul, qui lui donna trois enfants :
Marie-Anne, mariée à M. Antoine-Charles Biarnois, écuyer, conseiller du roi, maison couronne de France et de ses finances, receveur de tailles en l’élection de Rethel, y demeurant
Et Louis-Philippe-Alexis, né à Limé, le 1er septembre 1735, mort jeune et sans postérité.
M. Philippe Leseur de Baine est décédé en 1756 et toute la terre de Limé échut à :
1756.- Charles-François de Paul d’Herville, écuyer du Saint-Empire romain, chevalier de l’ordre de Saint-Louis, conseiller du roi, commissaire ordonnateur des guerres de la frontière de Champagne et de celle des Evêchés, seigneur de Saint-Marceaux-sur-le-Mort et à Marie-Anne-Nicole Leseur de Baine, sa femme.
Il ajouta à ces titres ceux de vicomte de Limé, et seigneur d’Applincourt, la Petite Cense, la Cense Lecomte, la Malmaison, le moulin de Limé et autres lieux.
Ce fut le dernier seigneur de Limé avant la Révolution. Sa résidence en 1787 était à Mézières.
Le domaine passa ensuite à M. Paul d’Herville de Saint-Marceaux, commissaire des guerres, marié à Amédée-Elisabeth Desplasses, puis à M. Paul de Saint-Marceaux qui le possédait encore en 1863.
Château
Le château qui servait de résidence aux seigneurs de Limé, dut être bâti en 1649. Il est de forme quadrangulaire, avec tours carrés aux angles, et il est entouré d’un large fossé.
Messieurs de Saint-Marceaux y avaient renfermé une très belle collection d’antiquités locales.
Dans le parc du château, se trouvait un sapin planté par Mme d’Herville, vers 1770. Cet arbre portait une épitaphe en vers de quatorze lignes, mais arbre et épitaphe ont été abattus en 1883.*


Applincourt

CPA Maryse Trannnois


Ce fief qui relevait de la terre de Limé tire son nom des seigneurs d’Applincourt, – château desservi par Athies, dans la Somme, – qui l’ont possédé.
Le manoir qui leur servait de demeure est aujourd’hui converti en ferme à l’est du village de Limé. Ce manoir est de fondation ancienne ; il reste encore une grande porte du corps de logis principal qui atteste une architecture du XVe siècle, si l’on en juge par la tourelle en encorbellement près de l’entrée principale. Il existe aussi un colombier avec voûte renaissance, au fond de la cour de la ferme dite la Cour Bleue, près du lieudit les tourelles.Le fief d’Applincourt eut ses seigneurs particuliers ; nous en donnons ci-après la chronologie, tirée en majeure partie des titres et papiers concernant la seigneurie de Limé, faisant partie de la collection de M. C. Perin, déposée à la Bibliothèque de Soissons.
1384.- Mathieu de Rouvroy, écuyer, seigneur de Saint- Simon et de Limé en partie, possédait une grange en fief de Baudon de Vendières, chevalier en la « ville de Limers » pour laquelle il lui rend hommage.
1445.- Gilles de Rouvroy, seigneur de Saint-Simon et de Limé, chevalier, bailli de Senlis. Le 8 novembre 1445, il passa un accord avec l’abbaye de Saint-Yved de Braine qui lui réduisit pendant vingt ans la prestation de 10 setiers de blé que ce seigneur lui devait, en une rente de 4 setiers (1).
14… – Jacqueline de Saint-Simon, fille du précédent, épouse de Wallerand de Sains, chevalier, seigneur de Margny-sur-Matz, bailli et capitaine de Senlis, qui, comme commissaire des guerres, assista à Péronne, en 1493, à une montre de 60 hommes d’armes et de 120 archers, commandés par Louis de Graville, amiral de France, Wallerand de Sains et sa femme sont enterrés dans l’ancien couvent des Dominicains de Compiègne.
15…- Jean d’Applincourt, chevalier de la branche aînée des seigneurs d’Applincourt et de Béthencourt (2), seigneur d’Applincourt à Limé, par son mariage avec Louise de Sains, fille des précédents, qui avait reçu ce fief en dot de sa mère.
Les d’Applaincourt étaient d’ancienne noblesse et descendaient de Hugues, seigneur d’Applaincourt, vivant en l’an 1163, selon les titres de Saint-Lucien de Beauvais.
Un Jacques d’Applaincourt, chevalier, mourut à la bataille d’Azincourt l’an 1415 avec le seigneur d’Applaincourt, son père.
Et Jean, seigneur d’Applaincourt, fut fait chevalier à la prise de Pont-Audemer, en 1449.
Cette famille portait ; « d’azur à croix d’argent, chargée de cinq croissants de gueules »
1530 – Jean II d’Applaincourt, marié à Antoinette de Hardecourt ; mort laissant deux fils, Antoine et Jean.
1552.- Antoine d’Applaincourt, par sa mère et tutrice ci-dessus, baille le dénombrement de son fief à Guillemette de Sarrebruck, comtesse de Braine, le 24 juin 1552. Ce seigneur mourut sans postérité.
1555.- Jean III d’Applaincourt, seigneur de ce lieu, de Hardecourt, Béthencourt, Polly, marié à Barbe d’Ongnies, mort en 1563, laissant une fille nommée Sara.
Le samedi 26 juin 1563, le procureur de Barbe d’Ongnies, Antoine de Mesvillers, voulut faire à Vendières, pour Sara d’Applaincourt la foi et hommage de son fief à Michel de Condé, seigneur de Vendières et de Limé en partie, mais il ne voulut pas y consentir sous le prétexte qu’il fallait s’adresser à son oncle, Guy de Condé.
Le fief d’Applaincourt fut alors saisi le 22 avril 1564, par faute de foi et hommage non rendu dans le temps voulu par la coutume, mais Guy de Condé, seigneur de Limé et de Vendières, donna mainlevée à Barbe d’Ongnies, ayant la garde noble de sa fille, le 23 juin 1565, à la charge d’acquitter dans les quarante jours 300 livres tournois par reliefs et chambellages, dus depuis la mort d’Antoine d’Applaincourt, frère aîné de Jean, mari défunt de ladite dame. Les 300 livres furent payés seulement le 20 juin 1567.Barbe d’Ongnies, dont le nom parait dans le procès-verbal de la coutume de Montdidier, en l’an 1567, est morte au mois de juin 1587.
Le 8 août suivant, le procureur fiscal de la terre de Limé faisait saisir le domaine d’Applaincourt pour cause de foi et hommage non rendus dans le délai de quarante jours, sur.
1587.- Jean d’Etampes, chevalier, seigneur de Valençay, Labrosse, Thilliot et Thiot, capitaine de 50 hommes d’armes des ordonnances du roi, et sur Sara d’Applaincourt, sa femme, à laquelle était échue la seigneurie.
Le 13 janvier 1588, Edmond Joly, procureur fondé des sieur et dame d’Etampes est allé, avec deux notaires de Braine, au château seigneurial de Limé pour faire acte de vassalité. Mais Charlotte d’Harzillemont, femme de Nicolas de Wolbock, seigneur et vicomte de Limé, répondit que son mari était au camp pour le roi, et qu’elle n’avait pas la procuration spéciale pour recevoir aucun hommage, ni accorder aucune mainlevée. Joly offrit alors un écu qu’il était coutume de payer ; la dame de Wolbock ne le reçut que sous réserve.
Jean d’Etampes eut beau protester, et faire valoir que la longue distance qui le séparait du comté de Blois, qu’il habitait avec la terre de Limé, et les troubles qui régnaient dans le royaume, avaient été autant d’empêchement pour accomplir son devoir de vassal, ce fut en vain : il dut verser 500 livres tournois, le 17 janvier 1590, entre les mains des seigneurs de Wolbock et de Condé pour n’avoir pas rendu ses devoirs dans les quarante jours de la coutume.
Le 5 juillet 1615, les seigneurs et dame d’Etampes firent bail de 9 ans, à partir de 1613 à jeanne Labruyère, veuve en dernières noces d’Isaac Vuillemot, et à Louis Fabus, son gendre, laboureur à Vauxcéré de : « la maison et hostel seigneurial de Lymer appelée la maison d’Haplincourt, cour, granges, étables, jardin, lieu et pourpris, séant près l’église de Lymer ; avec les droits de la cense de la Malle Maison, dépendans d’icelle seigneurie, que les preneurs ont dit bien connaître pour les avoir occupés, ladite de Labruyère, plus de trente ans … »
A la charge de faire exercer la justice de Limé par gens capables et rendre cette justice sans abus ; de payer les gages des officiers, savoir : au juge 60 sous ; au greffier 60 sous, et au procureur fiscal 12 livres tournois ; d’acquitter tous les ans à la Saint-Martin, 6 setiers de seigle à l’abbaye de Saint-Yved, et en outre de payer 350 livres de loyer en deux termes ; Noël et Saint-Jean-Baptiste, et les deniers portés à Paris en tel lieu qu’il sera ordonné (1).
(1) Archives de l’Aisne. Série H, 1022.
(2) Arrondissement de Péronne, canton de Nesles (Somme