Catégorie : MonographiesCommune(s) : LIMÉAuteur : E.Gaillard.Transcrit par M.Trannois
1575. Guy de Valcarrières, écuyer seigneur de Limé et de Quincy en partie, marié à Charlotte d’Haraillemont, de la famille des seigneurs de Branges qui portaient pour armes ; « de gueules à trois pais de vair ; au chef d’or chargé de trois merlette de sable. »
Une erreur de l’opinion commune faisait descendre les Haraillemont de la maison de Chatillo, sur une simple analogie d’armoiries (1).
Guy de Valcarrières est mort jeune laissant de son mariage un fils nommé comme lui, Guy.
Charlotte d’Haraillemont se remaria le 12 juin 1877 avec :
1577, Nicolas de Wolbock, écuyer, seigneur de Loo, de Worms, de Mons, etc., homme d’armes des ordonnances du roi sous la charge du duc de Guise, et lui apporta avec une partie de la vicomté de Limé, la seigneurie de Courcelles.
A maison de Wolbock, originaire du pays de Gueldre (2), berceau des Francs, a de temps immédiat servi dans les armées du roi de France. Fixée dans ce pays depuis plus de trois siècles, elle a fourni toutes ses preuves de noblesse lors des édits de réformation.
Ses armes sont : « de gueules à une fasce d’or. – Couronne de comte. – Cimier ; une croix de Jérusalem. » (3).
Elle descend directement de : Clauss de Wolbock, vivant au XIIIe siècle, à Thiel en Gueldre, d’où :
Henri de Wolbock, d’où
Clauss II de Wolbock, mentionné dans les archives de Thiel, au XIVe siècle, comme issu de parents de noblesse des lors immémoriale, d’où :
François de Wolbok, seigneur de sa terre, de Loo, de Worms, etc. Il épousa Mathilde de Kessel, des seigneurs de Kessel, près de Bois-le-Duc, et mourut en 1570. De son mariage, il eût :
Nicolas de Wolbock, écuyer, seigneur de Loo et de Worms. Ce gentilhomme porta les armes pour l’indépendance de la Gueldre, sous les ducs Charles d’Egmont et Guillaume de Clèves. Après le traité de Venloo, en date du 7 septembre 1543, il ne voulut passe soumettre à Charles Quint, qui avait détruit l’autonomie de sa patrie. Il se retira dans le Soissonnais avec l’armée auxiliaire qui, sous le commandement du sire de Longueval, son ami, quitta alors le duché de Gueldre. Il y retourna en 1570 pour affaires de succession.
Il fut le père de Nicolas Wolbock, vicomte de Limé. Celui-ci, né à Thiel en 1541, avait obtenu le 5 mai 1573 de grandes lettre de naturalisation ; signées du roi Charles IX Il devint par la suite commandant d’une troupe de 500 reitres sous les ordres du duc de Chartres et du comte de Bassompierre au service du roi Henri.
Le 28 mai 1586, comme seigneur de Limé, il fit en personne à Claude Pinart, seigneur usufruitier d’Oulchy-le-Château, en son château de Cramaille, la foi et hommage pour la cinquième partie du fief de Limé, et pièces de pré par lui acquis de Guy du Pont, seigneur du Chesne.
Le domaine de Limé était alors divisé entre plusieurs héritiers, et on voit paraître dans un acte d’arrangement et de quittance du 17 janvier 1590. Pierre de Condé, seigneur de la Ville-aux-Bois, comme tuteurs de ses neveux et nièces, seigneurs par moitié de la terre et seigneurie de Limé. Ces héritiers étaient sans doute les enfants d’Ancelot de Condé, cité par Melleville.
Nicolas de Wolbock est mort en 1592, laissant :
1. Jacques de Wolbock, qui est mentionné avec ses trois frères dans l’inventaire dressé après le décès de son père le 15 juin 1592, et qui mourut sans postérité.
2. Charles de Wolbock, vicomte de Limé.
3. Antonin de Wolbock qui continua la filiation.
4. Françoise de Wolbock, mariée à Guillaume de Morienne.
Charlotte d’Harzillemont décéda après 1598, année où elle reçut le dénombrement de la terre d’Applincourt, comme ayant la garde noble de ses enfants.
1596, Guy II de Valcarrière, fils de son premier mariage, écuyer, seigneur de Limé, prêta serment de fidélité au roi le 15 juillet 1596. Il mourut quelque temps après, laissant une fille, nommée Marguerite.
Charles de Wolbock, vicomte de Limé en partie et seigneur de Courcelles, fut maintenu dans sa noblesse, par sentence des commissaires du roi, confirmée par un arrêt de la cour des aides, le 2 janvier 1609. Il épousa Marthe de Lescoux et décéda vers 1620, laissant deux fils, François et Alexandre.
Alexandre mourut sans postérité. Quant à François, il épousa Catherine de Héricourt, décédée sans enfants après son mari, à Limé le 17 septembre 1684, à l’âge de 82 ans.
Le 13 mars 1616, François de Blondy, écuyer, s’unit, par contrat de mariage, à Marguerite de Valcarrière, fille de Guy II, ci-dessus. A cette date la terre de Limé appartenait pour un quart à la dame de Blondy, l’autre quart aux enfants de Nicolas de Wolbock, et la moitié à Robert de Condé, chevalier.
Le 1er septembre 1621, François de Blondy et Antoine de Wolbock ayant demandé main-levée de la saisie faite de la terre de Limé pour n’avoir pas rempli les devoirs de vassalité ; ils vont à Oulchy devant la grosse tour, et tête nue, éperon bas, un genou en terre, ils avouent tenir en plein fief du roi, la seigneurie de Limé ; le seigneur de Loupeigne et de Branges, Pierre d’Harzillemont remplace ici Antoine de Wolbock, absent. Main-levée est alors donnée.
Marthe de Lescoux, veuve de Charles de Wolbock était, en 1623, remariée à Michel de Blondy, écuyer, seigneur de Bourseville (4).
Marguerite de Valcarrière, aussi devenue veuve, épousa, avant 1626, Alexandre de Vertain, écuyer, seigneur de Sainte-Sauve.
1621, Antoine de Wolbock, chevalier, vicomte de Limé, de Branges, seigneur de Loupeigne, de Savigny, d’Applincourt et autres lieux, exempt des gardes du corps de Louis XVIII, gentilhomme de la reine se maria par contrat passé devant Guillaume Duchesne, notaire au Chatelet de Paris, le 15 février 1617, Claude de Lafons, fille de feu Etienne de Lafons, conseil du roi, surintendant des meubles de la couronne, et tante de Henri de Lafons, devenu conseiller du roi, commissaire général de la marine et des galères de France.
Le 3 décembre 1622, Antoine de Wilbock qui demeurait place Royale, paroisse Saint-Paul, racheta de Guillaume de Morienne, écuyer, seigneur et vicomté d’Augy, une créance de 600 livres tournois, due par Charles d Wolbock, son frère.
En 1626, la seigneurie de Limé appartenait par moitié à Robert de Condé, chevalier ; et pour l’autre moitié à Antoine de Wolbock et à Marguerite de Valcarrière, femme de Jean-Alexandre de Vertain.
Robert de Condé (5) avait épousé Gabrielle de la Gravelle, qui vivait séparée d biens et « d’habitation » avec son mari.
Claude de Lafons, femme d’Antoine de Wolbock, était aussi séparée de bien avec son époux.
En 1628, elle racheta par adjudication la moitié du fief de Limé vendue sur Robert de Condé, et l 19 avril de cette année fut condamnée, par la garde de la prévôté de Paris, à payer à la femme de ce seigneur 1, ??00 livres tournois sur le principal du prix de la vente et 200 livres pour les frais.
Et le 9 février 1635, elle acquit encore moyennement 5,850 livres, les deux tiers du quart de la seigneurie de Limé, saisis à la requête du curateur des enfants de Charles de Wolbock, François et Alexandre, sur la succession de leur père.
Le 2 juillet de cette même année1635, Antoine de Wolbock fut convoqué au ban et arrière-ban de la noblesse du Soissonnais avec son neveu François de Wolbock.
A propos du premier nous croyons qu’on ne lira pas sans intérêt un rescrit signé : « Votre bon ami Gaston » adressé par Gaston d’Orléans, frère du roi Louis XIII, à Antoine de Wolbock, « vicomte de Limez » pour certaines exemptions accordées aux habitants de ce village en récompense des bons services rendus au roi par ce seigneur :
« Désirant exempter de tous les logements et passages et gens de guerre, les terres, seigneurie et village de Limez, appartenant à Anthoine de Wolbock, exempt des gardes du corps du roy, Mon Seigneur, estant de présent à sa suite, en considération de services qu’il rend près de sa personne, je luy ay fait expédier ma sauvegarde dont j’ay bien voulu vous donner avis par celle-cy, sur l’assurance que j’ay que vous ne manquerez pas de tenir la main à ce qu’elle soit respectée et ce qui est contenu soigneusement gardé et observé ainsy que de son intention… »
Anthoine de Wolbock figure dans divers actes de partage, reliefs et dénombrements de 1643 à 1646 et au 28 décembre 1656.
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Emile Gaillard
(1) Nobiliaire de Champagne, de Lainé, 1829.
(2) Province des Pays-Bas ou Hollande.
(3) Annuaire de la noblesse de France 1879.
(4) En 1662, les de Blondy ont prouvé leur noblesse depuis 1538 ; elle fut jugée bonne par M. Dorieu.
(5) La famille de Condé portait : « d’or à trois haches de gueules0 »