Thème : | Catégorie : Monographies, Première guerre mondiale 1914-1918 | Commune(s) : URVILLERS | Auteur : Daniel instituteur
CANTON DE MOY
ARRONDISSEMENT DE SAINT QUENTIN
AISNE
COMMUNE D’URVILLERS
REPONSES AU QUESTIONNAIRE
A.- Territoire occupé par les armées allemandes
I.- Généralités
A quelle date les Allemands ont-ils pris possession de votre village ? | Le 28 août 1914 |
La prise de possession s’est-elle effectuée à la suite d’escarmouches, à la suite de combats sanglants, ou sans coup férir ? | Les Allemands prennent possession du village, sans combat le 28 août 1914. Mais le lendemain, dans la matinée, attaque des Français. Le village est repris pour quelques heures. Dans l’après-midi, après un combat sanglant, les Français se retirent et le village est définitivement occupé par les Allemands. |
Quelle a été l’attitude de l’autorité militaire à l’égard de la population pendant les premiers jours ? dans la suite de l’occupation ? | Attitude sévère pendant les premiers jours. Dans la suite de l’occupation, elle s’est un peu adoucie mais toujours exigeante et vexatoire. |
Pouvez-vous rapporter quelques propos authentiques tenus par des officiers ou des soldats, et qui soient caractéristiques de leur état d’esprit ou de l’opinion publique en Allemagne à cette époque ? | A leur arrivée : « C’est la France qui nous a déclaré la guerre », « Vous avez un mauvais gouvernement », « Vous serez vaincus », « Dans 4 jours à Paris », « Guerre bientôt finie », « la France est très riche, nous, demain, serons beaucoup de milliards ». |
Pouvez-vous citer quelques ordres ou prescriptions émanant de l’autorité ennemie où se manifestait plus spécialement son système de « guerre aux civils » ? | Nous n’avons pas pu conserver ces ordres très nombreux. Ils sont d’ailleurs connus, car à peu de choses près, ils étaient les mêmes, je crois, dans toutes les régions occupées. Mais le plus inhumain, le plus barbare de ces ordres, est celui par lequel, à la date du 14 février 1917, les jeunes filles et femmes de la commune, de 15 à 60 ans, sans enfants au-dessous de 15 ans, furent déportées dans la région du Nord où elles souffrirent de la faim. Cette séparation des familles fut cruelle. |
Si possible, prière de joindre quelque spécimens d’affiches apposées par les soins ou sur l’ordre de l’ennemi, ou quelque document authentique digne d’intérêt, (ces documents seront exposés et renvoyés par la suite à leurs possesseurs, s’ils les réclament). | Je n’ai pu conserver aucune de ces affiches, ni aucun document. |
II.- Des rapports de l’Autorité ennemie avec la population scolaire
Les établissements d’instruction (écoles, etc.) ont-ils été ouverts pendant toute la durée de l’occupation? ou momentanément fermés, ou ont-ils été fermés pendant toute la guerre ? | Les écoles de la commune ont été ouvertes et fréquentées, à peu de choses près, pendant toute la durée de l’occupation. |
Quelles ont été les prescriptions particulières édictées par les Allemands à l’égard des établissements d’instruction ? (Prière de joindre, si possible, des documents à l’appui) | Je ne me rappelle pas de prescriptions particulières au sujet de l’école. |
Le commandant de place s’est-il immiscé dans les services d’enseignement ? | Non |
Des officiers délégués ou inspecteurs allemands ont-ils émis la prétention de contrôler l’enseignement ? Ont-ils pénétré dans l’école ? Ont-ils interrogé les élèves ? Pouvez-vous citer, à cette occasion, des réponses d’élèves méritant d’être mentionnées ? | J’ai reçu deux fois, dans mon école, la visite d’un inspecteur allemand en tenue militaire résidant à St- Quentin. Il y est resté quelques minutes. La première fois, il a interrogé les élèves sur les cours d’eau de la France. En réalité, il n’y a pas eu de contrôle. |
Les élèves des établissements (écoles, etc.) ont-ils été contraints à quelques travaux manuels ? Quelle a été l’attitude des élèves dans ces circonstances ? Particularité, réponses, réflexions dignes de remarques. | Les élèves de l’école d’Urvillers n’ont pas été contraints à des travaux manuels. |
Quelle a été, en général, l’attitude des soldats à l’égard des enfants ? L’attitude des enfants à l’égard des troupes ? | Les soldats étaient plutôt aimables pour les enfants. |
Le séjour des troupes allemandes a-t-il influé en quelque mesure sur le parler local ? Quelques mots allemands, plus ou moins déformés, y ont-ils pénétré, et paraissent-ils devoir persister ? (Donner une liste de ces mots, et leur sens.) | Le parler local n’a pas changé. Aucun mot allemand employé pendant l’occupation ne restera dans le parler local. Je ne crois pas. |
Ci-joint une composition d’élève.
Urvillers, le 31 mai 1920
L’instituteur,
Daniel
Source : BDIC La Guerre dans le ressort de l’Académie de Lille. 1914-1920
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