Connexion à l'espace adhérent



Connexion à l'espace adhérent



Monographie d’AUTREPPESHistoire locale / Articles

Catégorie : MonographiesCommune(s) : AUTREPPESAuteur : Dancelin instituteur


Commune d’AUTREPPES

Géographie physique 

1° Situation astronomique de la Commune ; son étendue superficielle ; son territoire, son terroir ; ses différentes divisions : hameaux, fermes, écarts, dépendances, lieux-dits

                  La  commune d’Autreppes est située dans l’hémisphère boréal, au nord de la France ; du département de l’Aisne, et des 24 communes du canton de Vervins, entre 1°33’ de longitude orientale et, 1°30’ de longitude occidentale, d’une part ; et, d’autre part, entre 50°55’ et 50°53’ de latitude septentrionale.

                        Elle confine au N. et à l’E. au canton de la Capelle. Elle est bornée au N. par la commune d’Erloy, à l’E. par celle de Sorbais, au S. par Haution et à l’O. par St-Algis. Son étendue superficielle est de 677 hectares. Il n’y a ni ferme, ni hameau, ni écart, mais une dépendance située sur un chenal de l’Oise, appelée l’Ancien Moulin, et où est établie une papeterie

      Lieux-dits :

                        L’Epine Bouillard. à cet endroit se trouvait une épine, détruite depuis 25 à 30 ans. C’était un arbre de peu de consistance, se trouvant au bout ouest (au n° 724, section C) et bord d’un sentier.

                        Le Buisson Loup, ainsi appelé à cause d’un arbre touffu ayant 25 pieds de hauteur à l’extrémité E. du n° 930, section C, au bord du chemin national d’Autreppes à Haution. Cet arbre a été détruit en 1858.

                        L’Epine Jean Vitoux, à ce lieu-dit se trouve une épine de ce nom, au point le plus culminant, à la sortie du village, et au midi, au bord du chemin national d’Autreppes à Fontaine-les-Vervins. Cette épine, actuellement d’une hauteur de 3 mètres est réduite au ¼ de sa hauteur (durée 2 siècles) – extrémité sud du n° 1091, section B.

                        Il y a encore d’autres lieux-dits portant divers noms d’épines, et figurant au cadastre. Les épines qui s’y trouvaient n’existent plus depuis longtemps. On ne saurait actuellement désigner l’endroit exact où elles se trouvaient. (Epine Nicaise, Belle épine, Epine ronde, Buisson Brasseur, la Briqueterie, etc,)

__________________

                        Le village d’Autreppes est traversé par le  chemin de grande communication n°34 d’Hirson à Guise, et par 2 autres de petite communication, l’un d’Autreppes à Fontaine-les-Vervins, et l’autre d’Autreppes à Haution.

                        La route de Guise à Hirson, traversant Autreppes, a été construite par tronçons :

            Le 1er tronçon, de la sortie du bois de Solimon à la 1ère maison Est d’Autreppes (1839) ;

            Le 2ème tronçon comprend le village jusque la croix (1840). Le 9 juin 1840, 2 ouvriers travaillant à cette route ont été tués par les décombres d’une maison, en sapant la base du mur de face.

            Le 3ème et dernier tronçon, part de la croix et va aboutir à  la limite du terroir en allant à St-Algis (1856). La construction du 2ème tronçon a donné lieu à un remblai de 3 mètres causant pour ainsi dire l’enterrement des maisons adjacentes (Fossé Linard)

                        Il existe au sommet du village et près du calvaire, un abreuvoir pouvant servir en cas d’incendie. De plus il y a la Fontaine Martine (Section A, n°1269)

 

2° Indiquer les noms successifs qu’aurait portés la commune

            En 879 : Altrippia in Laudinensi

            Au 12ème siècle : Autrepe

            En 1125 : Altripia

            En 1310 : Autreppia

            En 1610 : Aultreppe

            En 1710 : Autreppe

            Depuis plusieurs années : Autreppes

 

3° Relief ou sol : monts ou collines, plateaux ou plaines

                        Le village est situé sur la rive gauche de l’Oise (environ 30 mètres) sur le flanc d’une colline escarpée, et même à pic à certains endroits. La partie cultivée du terroir, par rapport à la prairie, est située sur un plateau dont le point culminant (Epine Jean Vitoux) se trouve à 200 mètres au-dessus du  niveau de la mer.

4° Météorologie

                        Les vents viennent le plus souvent du S.O., se dirigeant vers le N.. Ils sont généralement les précurseurs de pluie. Ceux venant du N., surtout dans les mois de Mars et Avril sont secs et froids. Aussi dit-on vulgairement, qu’ils usent la plante.

 

5° Géologie

                        Le sol est argilo-siliceux pour la partie à l’agriculture et aux pâturages. Quant à la partie située dans la vallée de l’Oise, le sol ressemble un peu à celui des marécages. Cependant le sol de la partie bordant l’Oise est un terrain d’alluvions.

                        Sur le plateau on extrait, à quelques endroits, des cailloux à l’usage exclusif des chemins de la commune.

6° Hydrographie

                        La partie N. d’Autreppes est traversée à l’E. et à l’O. par la rivière l’Oise qui arrose la magnifique vallée de ce nom, et dont les débordements fertilisent la prairie de la commune sur une longueur de 150 mètres de chaque côté, contribuant ainsi à donner un foin de très bonne qualité. Ces débordements ont exhaussé un peu les bords de la rivière. Le reste de la prairie n’ayant pas beaucoup d’écoulement, l’eau y séjourne et contribue à donner un foin de médiocre qualité :

            Bonne qualité      : 1 hectare – 3000 kg – 60 F. les 1000 kg

            Médiocre qualité : 1      –         2000 kg    35 F.        –

                        On pourrait améliorer la mauvaise partie par le drainage, mais le morcellement de la propriété rend cette opération difficile.

                        Quelques ruisseaux insignifiants se jettent seuls dans l’Oise, qui n’est ni flottable, ni navigable sur tout le terroir.

                        Un ruisseau (1500 mètres) alimenté par des sources    prenant naissance aux fosses Mathon ne tarit jamais. On y voit, à 1km de l’Oise, un gouffre ayant environ 10 mètres e diamètre. Une grande partie des eux se jette dans ce gouffre, pour reparaître, en forme de source, à environ 300 mètres dudit gouffre.

7° Marais

                        Néant

 

8° Bois – Forêts

                        Néant

9° Faune communale

                        On encontre le lièvre

10° Flore communale

                        Plantes nuisibles à l’agriculture : chardon, chiendent, cuscute, ivraie, laiteron, bluet, sené.

                        Dans les pâturages : toutes les renoncules, même la scélérate, le colchique ; les autres plantes sont : l’armoise, alliaire, argentine, ansérine, angélique sauvage, achillée, mille-pertuis, aigremoine, bétoine, bugle, bourse à pasteur, cornouiller puant.

                        Chélidoines grandes et petites, centaurée, consoude, chardon à foulon, cresson, chicorée sauvage, ciguës, colchique, clématite ou viorne, cynoglasse officinale, datura stramonium,doucette ou mâche, euphorbe, épurge, épilobe, hirsutum, églantier ou rosier de chien, euphraise, jacée centaurée, iris des marais, fumeterre, fusain, joubarbe, jusquiane, genet houblon, linaire, lierre rampant, grimpant, terrestre, morelle noire, mille-pertuis, menthe sauvage, muguet, mercuriale ou foirolle, grande et petite pâquerette, nerprun, germandrée, pervenche, pétasite vulgaire, plantain, liseron, mélilot, mouron des oiseaux, mouron rouge,  grande et petite mauve, genêt, grateron, miroir de Vénus, pissenlit, anauthé, prêle ou queue de cheval, parisette, orchide maculée, caonis ou arête-bœuf, perce neige, primevère, renouée aquatique, roseau aromatique ou glaïeul, sagitaire, salicaire, scabieuse, sceau de Salomon, souci d’eau ou populage, saponaire, serpentaire, sèneçon vulgaire, sérofulaire, sélène, tanaisie, tussilage, valériane, vélar ou herbe aux chantres, pas-d’âne, véronique d’eau ou cresson de cheval, petite véronique, verveine, visine, violette, festuca surincala, anthocanthum odorantum, holeus Lanatus, vox nenoralis, alopecunus Pratensis.

11° Chiffre de la population

            525 habitants. La population décroît d’une manière sensible. Elle a diminué de plus de 200 habitants depuis 50 ans. Cette diminution est attribuée principalement à la crise que subit l’agriculture. Il est vrai que la population a été décimée par le choléra en mai et juin 1832.

12° Nombre des mariages, naissances décès dans les dernières années

            De 1869 à 1884, il y a eu :

                        55 mariages = 5 mariages en moyenne

                        155 naissances = 10 naissances e, moyenne

                        155 décès = 10 décès en moyenne

            En l’année 1832, du choléra, il y a eu :

                        2 mariages

                        9 naissances

                        65 décès

14° Particularités sur la constitution physique des habitants, leur régime alimentaire, leur longévité, etc …

            Les habitants sont d’une taille moyenne. Ils ont le teint un peu pâle, par suite d’une vie sédentaire. Ils vivent de leurs produits, boivent du cidre, du café et de l’alcool, mais pas beaucoup de vin. En général on vit vieux. Il y a en ce moment une cinquantaine de personnes de 60 à 80 ans et 5 ou 6 au-dessus. Les habitants n’ont pas le caractère ouvert. Leurs mœurs sont bonnes. Les jeux sont ceux de boules, d’écus et de cartes. Le langage est ordinaire. (Plus on remonte le cours de l’Oise, mieux on parle ; le contraire a lieu en descendant). L’instruction est bonne. On compte une vingtaine de personnes du pays ayant leur brevet (hommes et femmes)

**************

Géographie historique.

 

1° Evènements remarquables dont la commune a été le théâtre

            La commune d’Autreppes n’a pas été le théâtre d’évènements remarquables. Cependant elle a subi, comme les communes voisines, les mêmes envahissements des troupes ennemies et les dégradations des troupes royales, lorsque ces armées allaient et venaient de Guise à Hirson et à Vervins. En 1651, le duc de Wintemberg levant le siège de Vervins alla avec ses troupes loger à Autreppes, Sorbais, Etréaupont et villages voisins, où il se vengea de son insuccès de Vervins.

            Le 2 janvier 1653, nouveau siège de Vervins, qui capitula le 20 suivant. Le 27, les troupes royales commencèrent l’attaque de Vervins ; les Espagnols capitulèrent et Turenne entra dans Vervins le 28 janvier. Autreppes ressentit le contre coup de ces investissements.

            LE 25 JUILLET 1653 ? Louis XIV, et le cardinal Mazarin, avec 4 maréchaux de France, quittent Marle au matin et viennent à St-Algis passer la revue de 30 000 hommes environ, dont une partie, arrivée l’avant-veille, logea à Autreppes, St-Algis, Erloy et les environs. Le roi et le cardinal couchèrent au camp. Ils partirent le lendemain avec l’armée commandée par Turenne, et allèrent camper à Ribemont.

 

2° Personnages célèbres

            Néant

3° Pierres, roches, grottes, etc

            Néant

 

4° Voies gauloises et voies romaines          

            Néant

5° Existe t’il quelque lieu d’un champ de bataille ?

            Il n’y a aucun souvenir

            Cependant en recrépissant l’église (1855), les maçons ont trouvé dans les murs, une certaine quantité de balles aplaties. On ne les a plus.

            A quelque distance du Moulin (papeterie) et au bord de l’Oise, se trouve un lieu-dit appelé : Fort d’Esquin (section A). On se demande pourquoi cette dénomination.

6° Monuments remarquables, murailles, etc

            Néant

 

7° A-t-on retrouvé un ancien cimetière ?

            Néant

 

8° La commune possède t’elle une ou plusieurs églises, etc

            La commune possède une église. Son vocable est St-Hilaire, cette fête se célèbre le 14 janvier de chaque année. La longueur intérieure de l’église est de 26 mètres. Sa forme est celle de la Croix Latine, sans style. Pas de moulure, ni pierre sculptée. On ne peut déterminer l’âge, vu qu’il n’y a pas de style. Aucune particularité, ni sculpture ; pas un seul chapiteau, ni peinture murale et pierre tombale. Un tableau, (Présentation de la Ste Vierge au temple) peut avoir une certaine valeur ; mais on sait si c’est un original ou une copie bien faite. Un tableau peint sur bois, représentant l’Assomption de la Ste Vierge. Pas de tapisserie. Il y a des vitraux de date récente, sans aucune valeur artistique. On voit 4 stalles, 2 crédences ou consoles et une porte de confessionnal, le tout provenant d’une abbaye et acheté vers 1838. On trouve en haut d’une poutre intérieure de l’église, la date : 1680.

            En 1835, on a refait en bois les 3 autels qui étaient en pierre. On a trouvé dans chacun d’eaux une pierre portant différents noms et la date : 1632.

            Dans le clocher on voit 2 cheminées.  Ce qui indique qu’autrefois cet édifice était le refuge des habitants en cas de danger.

            En 1878 on a plafonné la  chapelle de la Ste Vierge, et le reste de l’Eglise en 1833.

            Autreppes faisait partie du doyenné rural d’Aubenton, qui dépendait de l’archidiaconé de Thiérache. Le dit doyenné comprenait en 1779 : 37 paroisses et 27 cures, dot 12 succursales.

Note : Patron : les religieux de St-Denis en France

           Communiants en 1779 : 450

           Fabrique, revenu : 300 livres

           Cure, revenu : 450 livres

           Gros décrinateur : l’abbaye de St-Denis

           Seigneur : Monsieur de Cernay

–         on trouve, dans un arpentage, qu’il a été donné une terre pour : pains d’autel.

9° Chrétienne abbaye, etc

            Néant

 

10° Décrire les chapelles isolées

            A la sortie est du village se trouve une petite chapelle (St Jean-Baptiste) construite il y a 3 ans. Il n’y a rien de particulier.

 

11° Hospice ou hôpital, etc

            En 1674, Autreppes fut uni à la mande monacale de St-Denis. On y voyait jadis un petit hôpital et une léproserie, dont les revenus s’élevaient en 1648 à 400 livres pour le premier, et à 40 livres pour le second.

 

12° Maladrerie

            On voit au cadastre, section C, le lieu dit : la Maladrerie. Le tout est converti en pâtures. Il ne reste ni maçonnerie, ni ancien vestige, rien que le mot. Il est à présumer que cet endroit a servi de dépôt aux pestiférés, puis de cimetière.

Note : En 1636, notre contrée a subi un fléau appelé peste noire ou mal charbonneux. Cette terrible maladie en frappant les habitants, les enlevaient en quelques heures. Ils mangeaient ou ils buvaient, et leur dernière heure allait sonner. On les enlevait vivants de leur demeure et on les transportait dans une habitation spéciale, affectée aux pestiférés ; ils mouraient bientôt, abandonnés de tous et éloignés de leurs proches. On fermait leurs maisons, on détruisait tous les objets qui avaient servi à leur usage ; on assainissait leurs habitations, mais on se gardait bien d’y entrer avant un certain délai. En général tous les morts pestiférés ne furent plus enterrés et sépulturés dans les cimetières ordinaires. Cette maladie contagieuse reparut dabs la première moitié du siècle suivant.

            Il résulte donc que l’endroit dénommé ci-dessus a du servir aux pestiférés.

13° Dans le cimetière actuel, signaler les calvaires, croix, etc

            Néant

 

14° Fontaine visitée par les malades, etc

            Il existe à l’ouest du village (Section A, n°1277) la fontaine St-Hilaire donnant une eau limpide, claire, ne tarissant jamais. Il ne s’y rattache aucun souvenir,  ni légende. Les archives paroissiales n’en font pas mention. Cependant certaines personnes vont chercher de cette eau, mais incognito, pour certaines maladies.

15° Arbre célèbre

            Néant

 

16° Château

            Néant

 

17° Faire l’inventaire des documents historiques

            Voir à la fin de la géographie historique

18° Les écoles

            Il y a l’école : celle des garçons est dirigé par un instituteur, celle des filles, congréganiste, par une religieuse. L’enseignement est primaire et public.

            Il résulte des registres de délibérations, qu’il est  fait mention de l’instituteur seulement à partir du 8 mai 1829. La commune lui alloue une indemnité de 100 F. pour logement. Avant cette époque, la commune ne fournissait pas de logement et n’allouait aucun traitement. L’instituteur percevait sur les élèves une rétribution qui était son traitement. Le 13 mai 1830, le Conseil a voté pour 5 ans une somme de 275 F. pour traitement annuel et 100 F. d’indemnité pour logement, de plus il a établi 2 listes : gratuits et payants. Ces derniers (3 classes) payaient par mois 0,80 F., 0,60 F., 0,50 F.. Il existait en 1840, une école privée de filles, dirigée par des congréganistes. Cette école a été déclarée école publique en 1850, par suite d’une fondation ou legs (rente) de 200 F. Cette rente a été faite par testament de M. Cottreux. Depuis l’école est toujours dirigée par des religieuses de St-Erme.

            L’ancienne école des garçons étant insuffisante et insalubre, la commune en a fait construire une en 1887. Cette construction a coûté 25 000 F. Elle comprend (une place) le logement de l’instituteur (2 places en bas, et 3 places en haut ; de plus une buanderie, grenier et jardin attenant) ; et la Mairie au premier.

            Cette école, placée au centre du village, est spacieuse, a toutes les commodités voulues ; 30 élèves en moyenne la fréquentent.

            L’école des filles, à 100 mètres de là, n’a pas de premier ; elle est convenable, 30 élèves la fréquentent.

            En général l’instruction est bonne ; chacun comprend l’importance de l’instruction et y concours dans la mesure de ses moyens.

                                                           **********

Notes recueillies chez des particuliers

            Nomination d’Alexis Vélaire comme citoyen ministre du culte catholique en date à Marly (chef lieu de canton depuis le 4 mars 1790) du 2 décembre 1797, pour la commune d’Autreppes. Signé : Salandre : je viens de recevoir le serment prescrit par la loi, du sieur Alexis Vélaire, en qualité de ministre du culte catholique.

            Salut et Fraternité

                                               Salandre

Marly le 12 frimaire an 5 de la République Française

                                                           **********

L’église :

            Le terrain de l’église et le cimetière renfermés de hayes vives appartenantes à l’église contient 38 verges mesurés par M. Le Coq, arpenteur juré employé par MM. De St-Denys en 1720.  L’église jouit annuellement de 25 sols de rente que les maires d’Autreppes sont tenus de lui donner à la St-Remy (ce qu’on appelle Taille de St-Rémy). Cette rente de temps immémorial sans charge est de l’ancien domaine de l’église donné par les seigneurs de la Baronnie de Wurège (Wiège) dont Autreppe dépend.

Presbytère

            Le presbytère (1754) contient 30 verges, tant en maison, bâtiments et jardin. L’arpentage en a été fait par M. Le Coq en 1720 par ordre de MM. Les Religieux de St-Denys en France, qui alors ont fait arpenté et mis en figure le plan du village et terroir d’Autreppes.

            Le corps de logis a été reconstruit vers 1778-80 tel qu’on le voit aujourd’hui.

Biens de la cure :

            1° Les prés en Regains : 4 jallois 27 verges ½

            2° Prés qui ne donnent point Regains : 7 jallois 4 verges, en tout 11 jallois 31 verges ½ en 14 pièces.

            On remarque dans cette 2ème partie une parcelle ainsi indiquée : 7 pugnets moins une verge au gravier, de liz. Au lev. A Grégoire, d’autre à Cath. Tellier de bout au nord à Jne Menus, d’autre à la rivière. Cette pièce qui ne contenait autrefois que 3 pugnets a été augmentée de 3 pugnets par…de la rivière en 1682. Il y a eu procès et la soutenu en faveur de la cure. Elle a encore été augmentée de 14 verges en 1736.

Terres de la cure :

            Sole des fosses Mathoy : 4 jallois 47 verges ½

                    du milieu               : 5 jallois 15 verges

                    des hynois             : 3 jallois 20 verges

                                                     __________________

                          Total :                13 jallois 22 verges ½  formant 18 pièces (1736).

            En outre, M. le Curé jouit (1754) au moitié contre les religieux de St-Denys de toutes les dîmes, grosses menues et vertu en outre de 30 livres annuellement pour supplément de portion congrue et de toutes les dîmes de laine qui consistent comme toutes les dîmes des autres choses au vingtième, et en cas de ventes des bêtes à laine, les propriétaires vendant depuis le mois de janvier jusqu’à la tonte doivent à M. le Curé un sols par tête.

 _______________________________________________________________________________

            Il existait autrefois une Notairie, dont on ne peut fixer le 1er titulaire, seulement un nommé Pudepièce exerçait vers1605. L’étude se trouvait dans la maison occupée, actuellement, par M. Bonneterre, aubergiste. La Notairie d’Autreppes est tombée sortante par le sort en vertu d’un décret de Napoléon I. Les archives sont chez Me Baron,  notaire à Vervins.

 

            On voit dans un des murs de la Papeterie (ancien Moulin) une pierre sur laquelle était incrusté le texte suivant :

1ère ligne : fait par Ysaac Semeri

2ème ligne : et son fils aisné Jacq….

3ème ligne : Isaac mérison

4ème ligne : fait le septième

5ème ligne : juin mil six cens 66

Plus bas on remarque le millésime de 1667 en chiffres

Cette inscription est maintenant illisible. Cette pierre carrée a environ 20 centimètres de côté. Elle était autrefois au dessus de la porte du Moulin.

            Vers 1164, la ferme du Clos des Urlets à Lemé possédait 24 hectares 71 ares sur Autreppe, St-Algy, Marly et Englemont

            Autreppes, excepté la rue Neuve (rue de Marly) faisait partie du gouvernement militaire de La Capelle.

            St-Algis et la rue Neuve faisaient partie du gouvernement de Guise.

            Le baillage ducal de la même ville comprenait la rue Neuve d’Autreppes et St-Algis. Cette rue Neuve relevait de Guise et ressortissait du baillage ducal de la même ville ; le reste du territoire dépendait de la baronnie de Wiège, laquelle était vassale de Guise. Elle comprenait Wiège-Faty, le Sourd, Romery et Autreppes, moins la rue Neuve et le canton appelé : Fonds de la Plesnoye

            Le Fonds de la Plesnoye devait porter un autre nom quand il appartenait aux aïeux de Reine de Bongard, qui l’apporta en dot à Charles de Lafons vers 1650. Ce fonds ne peut aujourd’hui être délimité.

            En l’au 1196, dans la contrée, il y avait déjà près de 2 ans que les pluies continuelles et l’intempérie de l’air causaient une disette des plus grandes qu’il y ait eue en France. Au mois de Mars de cette année, les rivières enflèrent à un tel point, et si subitement, que des villages entiers furent submergés et quantité de personnes noyées ou perdues.

            Vers 1591, grande disette causée par la rareté des vives. Le jallois de blé valut,  pendant 4 mois, 18 et 20 livres tournois. Deux mois avant la moisson, il revint à 4 livres, la moisson terminée, le commun blé ne valait plus que 30 et 40 sous.

            En 1709, 1710 et 1711, gelée et rareté des céréales.

                                                               ***************

Géographie économique

 

1° Etat des terres

            L’assolement en usage est celui triennal. 1ère année : la moitié de la sole reste en jachère ; l’autre moitié est occupée par des féverolles, des pommes de terre, carottes, betteraves. 2ème année : blé. 3ème année : avoine, féverolles, seigle.

            La majeure partie des terres est ordinairement fumée tous les 3 ans à l’aide de fumiers produits par les animaux de ferme. Les engrais commerciaux ne sont point employés.

            La marne qui serait d’une grande utilité, est peu employée par suite des difficultés de transport ou d’extraction.

                                                                       ._.

            Les principaux instruments aratoires en usage dans le pays sont :

                        Le brabant double en fer, l’extirpateur également en fer, le rouleau en bois ou en fonte, la  herse en bois avec dents armées de pointes en fer

                                                                       ._.

            Le battage se faisait en partie au fléau et en partie à l’aide de machines à battre mobiles.

            Dans les pâturages, les taupinières se rabotent au moyen d’un instrument en bois armé de barres de fer (appelé dans le pays : poudroir).

2° Prairies

            La prairie, qui est naturelle, fournit des foins de qualités diverses. Après leur enlèvement elle est parcourue par la vacherie communale. Les pâtures closes sont aujourd’hui très nombreuses dans le pays ; le morcellement de la propriété en arrête seul la rapide extension.

            La vaine pâture ne s’exerce plus sur les terres cultivées, attendu que les moutons ont complètement disparu.

            La propriété est ainsi divisée parce que les aïeux des habitants étaient propriétaires du sol depuis très longtemps.

3° Etang

            Néant

 

4° Arbres fruitiers ou la vigne

            L’hiver de 1879 – 80 a détruit la presque totalité des pommiers ; perte considérable pour les habitants attendu que les pommes étaient un de leurs principaux revenus.

            On a replanté des greffes.

            On trouve dans les jardins, des cerisiers, des poiriers, des pruniers et quelques autres arbres fruitiers.

            Pas de vigne

 

5° Houblon, betteraves

            Pas de houblon.

            La betterave est seulement cultivée pour les bestiaux et sur des parcelles peu étendues.

 

6° Cultures de toutes espèces

            Il n’y a que celles indiquées ci-dessus

7° Défrichements

            Néant

8° Biens communaux

            Néant

            En 1877, on a vendu les biens du bureau de bienfaisance (6 hectares)

9° Animaux domestiques

            Les animaux domestiques sont : les chevaux, quelques ânes et beaucoup de bêtes à cornes, lapins, poules, pigeons, porcs.

            Les vaches laitières sont en grande majorité ; quelques propriétaires pratiquent l’engraissement. Les vaches produisent du beurre estimé et du bon fromage qui sont vendus à La Capelle pour St-Quentin et la Belgique.

            Les porcs sont engraissés avec les résidus de la laiterie ; leur élevage est peu répandu dans le pays

.           Il y a environ 40 ruches.

            On trouve le meulon ou moulon, le ver gris, le ver blanc, la taupe, la chenille, le rat, la souris, la fouine, la belette, le hanneton.

            On voit le chat huant, la chauve-souris.

            On trouve les oiseaux communs.

10° Chasse – Pêche

            Il n’y a que 8 chasseurs dans le pays. C’est insignifiant. On rencontre le lièvre, mais pas de lapin et très peu de perdrix. Quelques sangliers, venant de la forêt de Regnaval, ravagent la prairie, et encore est-ce fort rare.

            Les habitants vont pêcher dans l’Oise, par distraction. On trouve la roche, le barbeau, l’anguille, le meunier, le goujon. Les instruments sont : la ligne, le rondeau, l’épervier, le cordeau et la carafe percée.

 

11° Sociétés agricoles, agences, foires, marchés, etc

            Néant

12° Carrières, mines

            Néant

 

13° Usines et manufactures – Conditions des ouvriers

            A la place de l’ancien Moulin, et sur un chenal de l’Oise, est établit une papeterie occupant seulement 8 à 10 ouvriers. Cette papeterie va jour et nuit. Elle ne produit que du gros papier à l’usage des épiciers et des petits commerçants. Quelques personnes confectionnent des sacs avec ce papier.

                                                           .-.

            Il existe à Autreppes l’industrie de la vannerie. Bon nombre d’habitants s’en occupent et gagnent chacun environ 2 F. par jour. Les paniers sont transportés à Etréaupont. La matière est achetée par certains, d’autres l’obtiennent dans leurs oseraies. Mais les oseraies se détruisent continuellement depuis 5 à 6 ans.

            La condition des ouvriers est assez bonne. Elle varie selon la stabilité.

                                                           .-.

            La détresse dans laquelle se trouve l’agriculture a causé la vente de l’espèce ovine.

                                                                                  Autreppes le 1er février 1884

                                                                                         L’Instituteur

  1.         Dancelin

Nota :

            Autrefois existait une ancienne industrie : le tissage. Les tisseurs (mulquiniers) tissaient dans le caves, faisant linon, batiste. Cette industrie a disparu depuis près d’un siècle. Après on a travaillé le coton, les laines qui ont également disparu, vers 1838 ou 1839.

            Une seule personne s’en occupe actuellement.

Antiquités de l’Abbaye de St-Denys en France,

Les fondations, etc. 1625 un volume in 4

De 1877 pages par Jacques Doublet, religieux de ladite Abbaye

                                                                   *********

Page 782

            Charte du Roy Louis du don fait à un Prince son Parent nommé le Comte Alitramne, des villages de Roboys et Aultrepe (au territoire de Laon) avec leurs églises, droiets, appartenances, et dépendances ; lequel Prince (peu après) donna le tout aux religieux de Saint Denys.

            In nomine Domini Du et Salvatoris nostri Jésu-Christi Hludovicus miséricordia Du Rex Regalis celsitudinis mos est, fideles regui sui, donis multiplicibus atque honoribus honoranes sublimesque efficere.Poindré ergô mmorem parentum regune Videlicet et Imperatorum prodecessorum nostrorum sequentes, libuit celsitudini nostrae , quinda carissimum nobis comitem nomine Alitramnum de quibus dam rebus et mancipris nostrae priprietatis honorare et in proprium conferre atque delegare .

            Quae res sunt in pago Landunensi id est villam quae vocatur Resbacis, super flurium Risbacis videlicet mansos quinquaginta et Fulisiam mam cum dote, in hôn. Sancti mart et in ipso pago in villa altrippia mansos quadraginta cum Eclesia vna super flusium Esera.

            Vnde altitudinis nostre preceptum hoc fieri illique dari insssimus, per quod memoratas res cum omnium rerum summa integritate, cum terris et meultis, vincis, siluis, pratis, aquis, aquarumve decursibus , exitibus et regressibus, et omnibus legitimis exterminationibus, nu non et mancipris vtriusque sexus desuper commannintibus vel ibidim aspicientibus, sicus dicum est lotum et ad integrum proefato dilecte propimque nostro Alitramne Comite inproprium concedimus, et de nostro iure in et dominationem illius Solenni déliberatiom.

 

Archives impériales

(demande du 8 août 1864, autorisation sous le n° 20121)

            Registre de recette de la terre, seigneurie de Chaourse et de ses dépendances appartenant à l’Abbaïe de St Denys en France commencé pour les paiements au terme de St martin 1786. Ladite châtellenie de Chaourse située en Thiérache près de Montcornet, y compris les seigneuries d’Ebouleau, Bertise, Erloy, Autreppe (sic), Sorbais, Vignehies, Grandbois, St Denis, circonstances et dépendances, consistances en haute, moyenne et basse justice, voirie, censive, lods et ventes, droit de change défauts, saisines, amandes, greffes, terrages, dixmes, prez et autres droits.

            Sur lequel registre on trouve la mention suivante relative à Autreppe. La moitié au total de toutes les dixmes, grosses, menues et ventes de ladite paroisse d’Autreppe avec les droits de lods et ventes données à sous bail par les sieurs Dupenty et consorts, receveurs généraux, au profit du sieur Jacques Jean François Demarle curé dudit lieu dont il lui reste trois années de jouissance à commencer le premier janvier 1786 pour finir au dernier décembre 1788 moyennant trois cent soixante dix livres de rente annuelle payable au 30 décembre 1786.

 

Arrêt du grand Conseil, partie touchant les intérêts de la cure d’Autreppe en 1677, le 30 mars

            Louis, par la grâce de Dieu, Roy de France et de Navarre, à tous ceux que la présente lettre verront, salut, faisons connaître par arrêt ce jourd’huy donné en notre grand Conseil entre notre bien aimé moine François Paul de Gondy, cardinal de Retz, abbé commendataire de l’abbaye de St Denys en France , appelant d’une instance contre lui rendue aux requettes du Palais du 2 juin 1666, et de tout ce qui s’en est suivi, d’une part, et messire Jean Beaucamp, prêtre curé ou vicaire perpétuel de la paroisse d’Autreppe, etc…etc…etc…

            Y celui  notre grand Conseil a maintenu et gardé, maintien et garde lesdits Religieux Grand Prieur et  Couvent de St Denys étant au droit  dudit abbé de St Denys en la possession et jouissance de pouvoir. La moitié de toutes les grosses menues et vertes dixmes des chanvres et filasses, et des nostilles ( ?) anciennes et modernes dans toute l’étendue de ladite paroisse.

            Et Ledit De Beaucamp, curé ………… en la possession et jouissance de percevoir l’autre moitié desdites dîmes et la totalité de la dîme de lainage et charnage, le tout ainsi qu’on a accoutume de payer les dites dîmes en la dite paroisse a ordonné, et ordonne  que les terres dépendantes de la Cure du dit Autreppe demeureront à l’avenir déchargé de payer aucune dîme, sauve auxdits de St Denys à justifier par lesdites terres ne sont de l’ancien domaine de ladite cure et qu’elles ont été aumônées pour fondation a ordonné que lorsque les gerbes laissées pour la dîme e trouvaient en nombre imper, la gerbe qui restera sera partagée entre lesdits de St Denys et ledit de Beaucamp, et sans aucune restitution de ce qui a été perçu par lesdites parties pour le passé, a maintenu et gardé, maintient et garde lesdits de St Denys en la possession et jouissance de se dire et qualifier seuls seigneurs tenu pour dudit Autreppe et de percevoir seul toutes les  censives et autres droits seigneuriaux  en toute l’étendue de ladite paroisse d’Autreppe à la réserve du canton de L’Aplenoyel.