Thème : | Catégorie : Monographies | Commune(s) : AUBENTON | Auteur : Instituteur
Ville d’Aubenton
1- Situation astronomique de la Commune – Son étendue superficielle, son territoire, son terroir, ses différentes divisions, hameaux, fermes, écarts, dépendances, lieux dits.
Aubenton tire son nom des rivières d’Aube et du Ton, dont le confluent est à Hannappes (Ardennes) à 2 Km 500 en amont d’Aubenton.
Aubenton est situé à 1°52′ de longitude orientale et à 49°50’20 » de latitude septentrionale.
La découverte faite à Aubenton de plusieurs monnaies d’Antonin le Vieux et de souterrains propres à célébrer les Saints mystères fait conjectures que ce lieu est fort ancien.
Cette petite ville avait trois faubourgs : celui de St Nicolas au Sud-Ouest ; celui du jeton au N. O. et celui du vieux Moulin au S. E.
On remarque dans l’ancienne enceinte, qui parait avoir servi de camp à une armée romaine, des fossés larges, profonds et relevés du côté de la ville. Il y avait autrefois des palissades sur ce côté du rempart, et on a retrouvé les fondations des tourelles qui existaient à chaque coin de cette enceinte.
La ville d’Aubenton est remarquable par la grandeur, la beauté et le nombre de ses caves, à double et à triples étage, qui sillonnent la place publique et les rues adjacentes. Elles sont faites en carreaux de pierres de taille. Beaucoup ont des arceaux ainsi que leurs nombreux caveaux. On trouve souvent à chaque étage des portes de communication d’une cave à l’autre ; plusieurs de ces portes sont en fer.
En 1264, la châtellenie d’Aubenton relevait de St Quentin : elle comprenait Aubenton, Beaumé, Besmont, Leuze et Martigny, qui formèrent un gouvernement militaire, une gruerie et un baillage seigneurial.
Aubenton était aussi le chef-lieu :
1° d’un Doyenné rural dépendant de l’archidiaconé de Thiérache ; il comprenait dans son enclave 29 curés et 35 paroisses.
2° d’un grenier à sel
3° d’une maîtrise seigneuriale des eaux et forêts établie par lettres patentes d’avril 1779, qui comprenait les grueries d’Aubenton, d’Hirson, de Rumigny (Ardennes) et de St Michel.
Les armoiries de la ville d’Aubenton sont : d’or à un château ouvert, pavillonné et girouetté de gueules.
Si la ville d’Aubenton a été autrefois distinguée forte et florissante, elle est aujourd’hui bien déchue de son ancienne splendeur, surtout depuis les désastres qu’elle a éprouvée dans ses sièges et à la suite du sac de 1340.
Aubenton est le chef lieu d’un canton qui compte 13 communes. Sa population est de 1479 habitants dont 908 de population agglomérée.
Aubenton est bâti sur la pente et au bas d’une petite colline. Les rues en sont larges, bien alignées. Les maisons sont construites en pierres, ou en pierres et briques. Au centre se trouve une place assez vaste sur laquelle est située l’église.
Son territoire comprend :
1° Une étendue superficielle cultivée de ………………………………………………………………………………………………. 2257 ha
Se décomposant ainsi :
Terres labourables (grains alimentaires, céréales, tubercules et racines)………………………………………… 976 ha
Prairies artificielles………………………………………………………………………………………………………………………….. 95 ha
Culture industrielle………………………………………………………………………………………………………………………….. 22 ha
Jachères……………………………………………………………………………………………………………………………………………. 90 ha
Prairies naturelles et herbages pâturés…………………………………………………………………………………………….. 342 ha
Bois et forets……………………………………………………………………………………………………………………………………… 658 ha
Jardins de particuliers……………………………………………………………………………………………………………………… 25 ha
Jardins de plaisance…………………………………………………………………………………………………………………………. 1 ha
Vergers…………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 48 ha
Total…………………………………………….. 2257 ha
2° Une superficie non cultivée (terrains rocheux) de…………………………………………………………………………….. 2 ha
3° Une superficie occupée par les terrains bâtis, routes etc. de…………………………………………………………….. 27 ha
Total de la superficie du territoire……………………… 2286 ha
Le terroir d’Aubenton est des plus accidentés surtout dans la partie Nord. Le sol est argilo-calcaire.
Les principaux hameaux sont : au Sud
1° Ribeauville 248 habitants
2° Hurtebise 80
3° La rue Larchet 61
4° Le bois Carbonnet 42
Ces hameaux occupent un plateau dans le voisinage d’une belle et vaste forêt, qui contribue à en purifier l’air.
Au nord-ouest, on trouve les hameaux de
1° Buirefontaine 46 habitants
2° La Malabreuvée 19
Où des carrières de pierres blanches, dures, mais souvent gélives, sont en exploitation
Les hameaux de :
1° Vallacor d’en bas 20 habitants
2° Vallacor d’en haut 16
3° Les Carrières 14
Sont situés au Nord. On y trouve partout la pierre à une faible profondeur.
Les fermes, écarts ou dépendances sont :
1° La Cendrière 7 habitants ainsi nommée
Parce qu’autrefois on extrayait dans son voisinage des cendres noires employées comme amendement par l’agriculture.
2° Le Château-vert (1 habitant) indiqué sur la carte de l’état major comme ayant une certaine importance, et qui n’est qu’une faible chaumière.
3° L’Abattoir 6 habitants
4° La Planchette 3
5° Le Foisy 5
6° La maison forestière 3
Les principaux lieux dits sont :
Section A du cadastre : Les Minières – Les fausses Hachettes – Le Poirier Maclot – Le Hoquet – La cote de l’épinette – La cendrière – le Chaufour – Le fond St Hubert.
Section B : Les Prés des Reines – Prés à l’eau – Derrière la ville – Le Chemin vert – Le gouffre
Section C : Les Traineaux – La Planchette – Les Mauvielles – La Fosse colot – Le grand clos – La Marnière – Les terres du Seigneur – Le Carbonnet – Le chêne sec – Le bois des Foisy – Derrière St Nicolas – Le haut mont – La cour des bergers.
Section D : La Haie d’Aubenton.
Section E : Les grands Razzis – Les Tuileries – les Aisements – La Gorge de la Croix – La Ronde – Les Prés de Ninfer – Les Heules des Cornus – Le Maid – La Poterie – Les Pierreries – La Caponnerie – Le Charmeau.
Section F : La Castinière – La terre aux brebis – La Butte – Le Cailloutis – Le Fond Maurice – Le Fond Baligaud – Le Pont Adam – La Vigne – Le Pouilleux – Le bas Razzis.
2- Indiquer les noms successifs qu’aurait portés la Commune.
Albenton en 1169 – Aubentonio en 1264 – Aubentonnum en 1296 – Beata Maria de Aubentonnio en 1340 – Notre Dame d’Aubenton en 1630 – Puis Aubenton.
3- Relief du sol : monts ou collines (indiquer à quel système on les rattache) plateaux et plaines.
Quoique le sol soit fort accidenté, on ne rencontre aucun mont ou colline pouvant se rattacher à un système quelconque de montagnes ou collines.
La plaine est assez vaste et unie dans la vallée du Ton. Au nord et au sud, ce sont des coteaux et plateaux de peu d’élévation.
4- Météorologie.
Il existe des variations assez brusques de température ; l’atmosphère est plus humide que sèche. Le froid et la pluie règnent les 2/3 de l’année. Les brouillards sont froids et intenses, à cause de la rivière qui traverse la ville.
La température moyenne est d’environ + 11°
La hauteur barométrique est à peu près celle de Paris.
5- Géologie.
Dans la vallée et sur la rive gauche du Ton, terrains d’alluvions fluviales ; sur la rive droite, Collines se rattachant au terrain pénien – calcaire compacte et calcaire divisé (dit castille) Schiste en quelques endroits. Les fossiles sont : les polypiers, les mollusques et quelques reptiles.
6- Hydrographie.
a – Fleuves, rivières, ruisseaux : leur direction dans la commune.
Le territoire d’Aubenton est tributaire du bassin de la Seine.
Le Ton est la seule rivière qui l’arrose ; il le divise en deux parties à peu près égales en coulant de l’est vers l’ouest.
b- Lieux où ces cours d’eau prennent leur source.
Le Ton prend sa source à la Fontaine Gautier (commune d’Antheny, Ardennes) passe à Bossus, à Hannappes (Ardennes) où il reçoit l’Aube. Il arrose ensuite dans l’Aisne : Logny-les-Aubenton, Aubenton, Leuze, Martigny, Bucilly, Eparcy, La Hérie, Origny-en-Thiérache, La Bouteille et Etréaupont où il se jette dans l’Oise après avoir alimenté une filature de laine (à Aubenton) et 11 moulins dans un parcours de 45 Km.
c- Lieux où ils deviennent flottables.
Ce cours d’eau n’est pas flottable.
d- Lieux où la navigation commence.
7- Les marais : leur situation, leur superficie : sont-ils en voie de dessèchement ?
Il n’existe aucun marais sur le terroir d’Aubenton.
8- Les bois et forêts : leur superficie et leurs principales essences.
Plus du ¼ de la superficie cultivée du territoire (658 ha sur 2257 ha) est couvert de bois et de forêts, non soumis au régime forestier – taillis sous futaie.
Une belle et vaste forêt de 582 ha, parfaitement entretenue et aménagée, appartenant à M. le Duc d’Aumale, couvre le pays au sud et au sud-ouest.
Les principales essences sont :
1° Bois durs : Chênes, ormes, hêtres, frênes, charmes,
2° Bois blancs : Peupliers, trembles, bouleaux, aunes, platanes et quelques tilleuls.
3° Bois résineux : Quelques pins et sapins.
Le commerce du bois, qui est assez important, consiste surtout en arbres en grume, perches pour houblonnières et pour houillères.
9- Faune communale.
1er Embranchement – Les vertébrés.
Vertébrés (à sang chaud)
1° Ruminants La vache, le mouton, la chèvre, le chevreuil
2° Pachydermes Le porc, le sanglier, le cheval, l’âne
1ere classe 3° Rongeurs Le lapin, le lièvre, l’écureuil, le loir, le lérot, le campagnol, les souris, le cochon d’Inde.
Les Mammifères 4° Insectivores Le hérisson, la taupe, la musaraigne
5° Carnivores Le chat, le chien, le renard, le blaireau, la fouine, la belotte, le putois
6° Chéroptères La chauve-souris
1° Rapaces diurnes La buse
Id. nocturnes Le hibou, la chouette
2ème classe 2° Passereaux Le merle, les fauvettes, le rossignol, les alouettes, les moineaux, les mésanges, le bouvreuil, le pinson, le verdier, les pies, les geais, les corbeaux, les hirondelles, les martinets, etc.
Les Oiseaux 3° Grimpeurs Les pies
4° Gallinacés Les poules, le paon, la perdrix, la caille, la tourterelle, le pigeon domestique, le ramier
5° Echassiers La bécasse, la bécassine, la poule d’eau
6° Palmipèdes L’oie, le canard domestique, le canard sauvage
Vertébrés (à sang froid)
3eme classe Sauriens Les sauriens ou lézards
Les Reptiles Ophidiens L’orvet (non venimeux)
4eme classe (sans queue) Les grenouilles, les crapauds, la rainette
Les Batraciens (avec queue) Les salamandres
ou Amphibiens
5eme classe (osseux) La carpe, la truite, le poisson blanc, le meunier, le goujon, le vairon, l’ablette, les Les Poissons épinoches, l’anguille
2eme Embranchement – Les annelés ou articulés.
1e Section – Les articulés proprement dits (pourvus de membres articulés)
1° Aptères Les puces, les poux, les tiques
Le charançon ou calendre des blés, les xylophages, les coccinelles ou bêtes à Dieu, les
1ere classe 2° Tétraptères perce-oreilles, les blattes, les sauterelles, les criquets, les courtilières, la punaise, des
Les Insectes bois, les araignées d’eau, les cigales, les pucerons, les libellules ou demoiselles, les
termites, les abeilles, les guêpes, les fourmis, les papillons
3° Diptères Les cousins, les mouches, les taons
2eme classe Les mille-pattes
Les Myriapodes
3eme classe 1° pulmonaires Les fileuses ou araignées, les scorpions
Les Arachnides 2° arachiens Les faucheurs, les ixodes, les mites
4eme classe (proprement dits) L’écrevisse
Les Crustacés
2eme Section – Les vers (dépourvus de membres articulés)
1ere classe 1° Suceurs Les sangsues
Les Annélides 2° Terricoles Les lombrics ou vers de terre
3eme Embranchement – Les Mollusques.
Mollusques Gastéropodes Les escargots, les limaces, les limaçons
4eme Embranchement – Les Zoophytes.
Spongiaires Infusoires Les vibrions, les volvoces
10- Flore communale.
1° Plantes et fleurs
Les plantes et les fleurs composant la flore d’Aubenton sont :
1ere Division – Acotylédones
Les champignons (comestibles et vénéneux), les mousses et quelques fougères
2eme Division – Monocotylédones
Familles des :
Aroïdées L’arum
Asparaginées Les asperges, le muguet des bois
Graminées L’avoine bulbeuse, l’ivraie, la houlque, le vulpin, la flouve, l’agrostis, la canche, le brome, le dactyle pelotonné, la fétuque, le pâturin, la mélique, la brise tremblante, le roseau, le chiendent.
Les céréales, le froment, l’avoine, le seigle, l’orge, l’escourgeon.
Joncées Les joncs.
Typhacées La massette.
3eme Division – Dicotylédones
Familles des :
Apocynées La pervenche
Borraginées La bourrache, la grande consoude, la cynoglosse, le myosotis, la vipérine.
Capparidées Le réséda, la gaude
Cardiacées Le chardon, l’lancéolé, le chardon sauvage, le bleuet, l’armoise, la tanaisie
Caryophyllées Les œillets, la saponaire, la nielle des blés, la spergule, la stellaire
Chicoracées La chicorée sauvage, le laiteron, le pissenlit, la porcelle
Convolvulacées Le liseron, la cuscute
Crucifères Le cresson, l’alliaire, la cardamine, le thlaspi, le pastel
Dipsacées le chardon à foulon ou cardère
Euphorbiacées L’euphorbe, la mercuriale
Fumariées La fumeterre
Gentianées La gentiane bleue
Hypéricées Le mille pertuis
Malvacées La mauve, la guimauve
Ombellifères L’angélique, la carotte, le persil, le cerfeuil, la tenante fistuleuse, la ciguë
Papavéracées Le pavot, le coquelicot, la grande chélidoine
Papilionacées La gesse des près, les trèfles, la luzerne, le sainfoin, les genets, le mélilot, l’ajonc, l’arrête-bœuf
Pédiculariées Le mélampyre, la binaire commune, l’euphraise officinal, le rimanthe
Plantaginées Le plantain
Polygonées Le persicaire, la parelle
Primulacées Les primères (coucous), le mouron des champs
Radiées La pâquerette, le chrysanthèmes, les mille feuilles, le tussilage ou pas d’âne, la matricaire
Renonculacées Le bouton d’or, le pied d’alouette, la clématite
Rosacées Les ronces, le fraisier, les potentilles, l’aigremoine, la pimprenelle, la benoite, la reine des près
Rubiacées Le gratteron
Scrophulariées Le scrophulaire, le bouillon blanc, la digitale pourprée, la véronique
Solanées La morelle, la belladone, la jusquiame, la stramoine
Urticées L’ortie brulante et la grande ortie
Valérianées La valériane officinale, la mâche
Violacées Les violettes, les pensées
2° Les arbres et les arbustes
Familles des :
Jasminées Le lilas, le frêne
Bétulinées Le bouleau, l’aune
Capriolacées Le chèvrefeuille, le sureau
Conifères Le pin et le sapin
Grossulariées Le groseillier, le lierre, le gui
Légumineuses L’acacias
Quercinées Le chêne, le hêtre, le charme, le noyer, le noisetier, le platane
Rhamnées Le nerprun, la bourdaine, le houx, l’épine-vinette
Rosacées Le poirier, le pommier, le néflier, l’aubépine, le cerisier, le prunier, le prunellier, le pêcher
Salicinées Le saule blanc, le saule marceau, les osiers, le peuplier blanc
Sarmentées La vigne (en treille)
Tiliacées Le tilleul
Urticées L’orme
Acérinées Les érables
11- Chiffre de la population ; Augmente–t-elle ou diminue-t-elle ; A quelles causes faut-il attribuer ses changements.
La population d’Aubenton est à peu près stationnaire. Cependant le dernier recensement accuse une diminution de 50 habitants sur le précédent. Un excès de décès sur les naissances pendant les dernières années, et le départ de quelques familles d’ouvriers assez nombreuses, en sont la cause.
12- Nombre de mariages, naissances et décès dans les dernières années.
Pendant la période décennale de 1864 à 1873, le nombre des mariages a été de 108, Celui des naissances 287 et celui des décès 335. Pendant la période de 1874 à 1883, le nombre des mariages a été de 107, celui des naissances 283 et celui des décès de 352.
13- Particularités sur la constitution physique des habitants, leur régime alimentaire, leur longévité, leur caractère, leurs mœurs, leurs jeux, leurs usages, leur langage, leur degré d’instruction.
Les habitants d’Aubenton se trouvent dans des conditions hygiéniques convenables, les rues sont larges ; l’air y circule librement ; les maisons sont généralement bien bâties et bien tenues, les établissements insalubres ou incommodes sont situés en dehors du village ; aucun dépôt d’immondices ou de fumiers ne se rencontre sur la voie publique.
Dans les hameaux, les conditions hygiéniques sont moins satisfaisantes ; les maisons sont mal bâties ; les soins de propreté y sont plus négligés. On y rencontre trop souvent encore à proximité des habitations, des mares d’eau stagnantes, des fumiers en fermentation ou des fossés mal curés.
Les habitants de la localité sont en général robustes et bien constitués. Bien peu de jeunes gens sont refusés ou même à jour nés par le conseil de révision.
La nourriture est saine et suffisante : elle se compose de pain de bonne qualité, provenant de farine de blé, de viande, de légumes et de laitage. Le régime alimentaire est moins substantiel dans les hameaux ; comme viande, on n’y fait guère usage que de porc salé.
La durée moyenne de la vie depuis 20 années est d’environ 45 ans. Cependant les vieillards au dessus de 75 ans ne sont pas rares. L’âge de 90 ans a été dépassé par plusieurs.
Les habitants sont gais, francs ; ils aiment la liberté ; ils sont attachés au Gouvernement républicain ; ils sont patriotes et ils l’ont prouvé en 1340-1521-1648 et aussi en 1870, car les gardes nationaux, à cette dernière date, sont allés en armes jusque Aubigny (Ardennes) à la rencontre des Prussiens, bien décidés à arrêter leur marche, en s’unissant aux francs-tireurs qui se trouvaient au environ.
Les mœurs sont douces et généralement bonnes.
Les principaux jeux auxquels on se livre sont : en été, le jeu de boules ; en hiver, le jeu de billard et le jeu de cartes. Autrefois le jeu de paume était en honneur, mais depuis 25 ans environ, il est complètement abandonné. Il existe un cercle, comptant 40 membres.
Le langage est généralement correct, facile, élégant même dans la classe aisée et la classe moyenne.
Les familles riches qui sont assez nombreuses à Aubenton, font donner une éducation complète et libérale à leurs enfants. Plusieurs possèdent le titre de bacheliers.
Aubenton fournit bon nombre d’employés intelligents au commerce, à l’industrie, à l’armée, ou aux diverses professions rétribuées par l’Etat.
Les familles recherchent le certificat d’études pour leurs enfants.
Aubenton, le 28 janvier 1884,
L’instituteur.
1- Evènements remarquables dont la commune a été le théâtre.
En mars 1340, les ravages que les Français firent à Beaumont et à Chimay excitaient la vengeance de Guillaume, comte de Hainaut, qui, accompagné du Sire de Fauquemont, vinrent le 14 avril, sur le soir, camper avec leurs troupes près d’Aubenton, à dessein d’attaquer le lendemain cette ville, qui appartenait avec Rumigny (Ardennes) et Martigny à Hugues de Lorraine, oncle du duc. Le Vidame de Châlons et les autres seigneurs, renfermés dans la place, avaient demandé du secours au grand bailli de Vermandois qui leur envoya un renfort de 300 soldats. La ville était considérable et s’étendait jusqu’à l’enceinte des terrasses et des fossés que l’on voit encore aujourd’hui ; mais elle n’était alors fermée que de palissades.
Les ennemis disposent tout pour l’attaque, distribuent leurs troupes en 3 corps ; l’un aux ordres du conte de Hainaut ; l’autre commandé par Jean, son oncle et le 3e sous la conduite du Sire de Fauquemont. La place, assiégée avec furie, se défend avec vigueur ; la vengeance anime les assiégeants ; le désespoir soutient les assiégés. Le Vidame de Châlons fait des prodiges de valeur, crée ses trois fils chevaliers pour exciter leur courage ; ils sont secondés par les autres seigneurs qui repoussent le conte de Hainaut et le Sire de Fauquemont ; mais Jean de Hainaut presse si fort le siège à la porte du Jeton, qu’il rompt les palissades, pénètre dans la ville avec ses troupes et sème par tout la terreur, le Vidame de Châlons, trop faible pour lui résister, bat en retraite, rassemblé ses gens et attend l’ennemi sur la place. Le combat est long et furieux ; les assiégés se défendent en désespérés ; le Vidame, deux de ses fils, beaucoup de seigneurs y périssent ; celui de Braine qui avait encouru le ressentiment de Jean de Hainaut, en faisant des courses sur ses terres, échappe par la fuite à une mort inévitable. 500 hommes de la garnison, avec 2000 bourgeois, sans compter les femmes et les enfants, sont tués dans cette action sanglante, la plupart dans la rue de Saint Jean, nommée depuis Rue du Sac. La ville est mise au pillage et devient la proie des flammes : l’ennemi s’empare de tout le butin, des étoffes et du vin, qui en faisaient le principal commerce, va continuer ses cruelles expéditions à Maubert-Fontaine, à Aubigny, etc….
A la suite du Sac de 1340, on rebâtit une enceinte de pierres et de briques, dont il existe encore quelques vestiges, trois portes, des tours.
la 1er porte était à l’entrée de la rivière, rue de St Nicolas ; la 2eme au bout de la rue qui conduit au faubourg du Jeton, près du petit pont avant la route qui monte à la Hayette et la 3eme à l’entrée du faubourg du Vieux Moulin, environ 12 pas en avant du chemin qui monte au Cimetière.
Ces 3 portes ont été détruites vers la fin du siècle dernier.
Parmi les tours, l’une, dite la Tour Blanche était du côté du cimetière ; elle était fort belle, une autre, dite la Tour Mignette, était du côté du marché aux bestiaux ; elles n’existent plus ; une 3e, dite la Tour Daniel, du nom de l’individu qui l’habitait, était près de la rivière ; il en reste encore des vestiges ; une 4e Tour servait de logement au vicaire d’Aubenton.
En 1521, Aubenton, à peine relevé de ses ruines, fut saccagé et brulé par le seigneur de Sickenghem, à la tête des Impériaux se dirigeant vers Valenciennes, après avoir été obligés de lever le siège de Metz.
En 1590, le 24 aout, joyeuse la ville d’Aubenton sous la domination de la Ligue, mais les royalistes la reprirent en 1591 le 24 8bre. On a fait longtemps à Aubenton, le 13 aout, une procession annuelle en faveur de cet évènement.
Pendant les troubles de la Ligue, le 12bre 1648, le Vidame d’Amiens, à la tête des troupes d’Erlack, se présente devant Aubenton ; on lui ferme les portes et on se met en défense ; l’avocat Millet, dont les descendants existent encore aujourd’hui, l’insulte de dessus les remparts. Le courage est égal de part et d’autre : ce ne fut qu’à la prière de Villelongue abbé de Bucilly, que les habitants consentirent de livrer passage, qui reçut, à la porte du Jeton, les clefs de la ville, des mains du bailli.
Dormet, après avoir promis de ne faire aucun tort ; il ne tint point parole, et la ville fut mise au pillage. L’avocat Millet, caché dans des balles de laine, échappa aux poursuites.
En 1650, Aubenton fut pris et pillé par les Espagnols. (D’après Doc. Lelong et des notes de M. Landragin, ancien maire)
En 1814 et 1815, la ville a aussi beaucoup souffert.
En 1870-1871, elle eut à subir une contribution de guerre de la part des Prussiens ; elle a versé 3000.
2- Personnages célèbres auxquels elle a donné naissance, qui l’ont habitée ou qui ont été inhumés.
Le duc de Lorraine a habité Aubenton. Sa maison subsiste encore.
3- Pierres, roches et grottes consacrées par une croyance populaire à donner leurs noms, leurs dimensions ; en faire la description ; raconter les légendes qui s’y rattachent. A-t-on fait des fouilles dans leur voisinage et qu’ont-elles fait découvrir (couteaux, haches, hachettes et flèches en pierre ou en métal etc.).
Néant
4- Voies gauloises et voies romaines.
Néant
5- Existe-t-il quelque bien portant le souvenir d’un champ de bataille ? Quelles découvertes y a-t-on faites ? (monnaies, armes, poteries en terre cuite ou en métal)
Néant
6- trouve t-on dans la commune d’anciens monuments remarquables, murailles très épaisses ; statues ou fragments de figures en pierre ou en bronze.
On n’y trouve que des vestiges des anciennes murailles et des anciennes tours.
Ce qu’il y a de plus remarquable, ce sont les caves qui sillonnent la place et les rues adjacentes et qui sont à double et à triple étage. (Elles sont décrites dans la géographie physique)
7- A-t-on retrouvé un ancien cimetière ? Quel est l’âge des sépultures. Quelles sont leurs particularités ?
Néant
8- La commune possède t-elle une ou plusieurs églises ? Leur vocable date du patron ; donner la longueur de chaque église (à l’intérieur) – Décrire le monument : son style, son âge, ses particularités (sculpture, peinture murale, pierres tombales, tableaux, tapisseries, vitraux, mobilier ancien).
Aubenton ne possède aujourd’hui qu’une seule église, sous le vocable de Notre Dame, qui est en même temps la patronne.
La fête patronale est assomption de la Sainte Vierge – 15 Aout.
L’église Notre Dame d’Aubenton à l’intérieur, a 35 mètres de longueur sur 18 mètres de largeur dans la nef. Elle forme avec ses deux chapelles latérales, la croix latine, un peu modifié par l’adjonction subséquente de deux bas cotés. Les deux chapelles latérales qui forment les deux bras de la croix n’ont pas la même profondeur. La chapelle droite, de la sainte Vierge à 9 m de profondeur. La chapelle gauche, de Saint Antoine, 1er ermite, en a plus de 13. Cela tient à la position du clocher qui occupe l’extrémité de cette chapelle ; clocher assez remarquable par son antiquité par son usage : il servait de poste d’observation et de forteresse comme l’église elle-même, à l’époque des guerres avec les Espagnols. Plusieurs détails de sa construction l’indiquent bien clairement. L’église d’Aubenton remonte au commencement du 13e siècle ; c’est la transition du roman au gothique. L’agave commence à se dessiner, mais timidement. Malheureusement son architecture, qui a du être très riche, a été mutilée par le temps, détérioré par plusieurs incendies, conséquences de guerres lamentables. Cependant ce qu’il en reste vaut la peine d’être visité, et surtout restauré, ce que M. le Doyen actuel se propose de faire avec le temps.
Cette église a été classée au nombre des monuments historiques ; aujourd’hui il n’y a plus que le portail qui ait cet honneur.
Le frontispice, en effet, en est curieux, et fait même le désespoir des archéologues, qui se perdent en conjonctures dans les explications diverses.
La nef présente aussi une particularité, c’est son plafond en bois peint, portant les armes du Duc de Lorraine. Ce dernier le fit faire à ses frais en 1684, date indiquée dans le plafond. Le Maitre Coutel, avec retable à colonnes torses, remonte à la même époque. Il a son cachet et sa valeur, quoique n’étant pas du même style que l’église.
L’église d’Aubenton possède des sculptures en bois d’une certaine valeur : le buffet de l’orgue digne d’une petite cathédrale, la chaire, les stalles, le confessionnal surtout, qui est d’une rare beauté, et enfin d’autres boiseries utilisés comme porte sacristie, ou attendant une place digne d’elles.
Toutes ces richesses artistiques, jointes à quelques tableaux d’une certaine valeur, notamment celui de la descente de croix (belle copie du tableau de Jouvenet qui se trouve au musée du Louvres à Paris) viennent de l’abbaye de Bucilly, supprimée en 1793, dont une partie du mobilier a été achetée par la ville d’Aubenton.
Les vitraux sont de date très récente et n’offrent rien de remarquable.
Les chapelles latérales sont voutées, ainsi que le sanctuaire et le chœur. Les nervures des voutes sont bien conservées, sauf celles du chœur, qui, malheureusement, ont entièrement disparu. La chapelle St Antoine renferme quelques pierres tombales qui ne présentent aucun intérêt.
En somme, l’église Notre Dame d’Aubenton est une des plus intéressantes de la contrée et par son antiquité et par ses objets d’art.
Il a existé une 2e église au faubourg St Nicolas jusqu’en 1793, époque où elle a été détruite.
9- Y a-t-il dans la commune une ancienne Abbaye ? Qu’en reste t-il ? A quel ordre religieux appartenait-elle ?
Non
10- Décrire les chapelles isolées.
Il n’existe aucune chapelle isolée.
11- Hospice ou hôpital. Noms des fondateurs ou bienfaiteurs – revenus, descriptions des bâtiments ; histoire de l’établissement.
Il n’existe pas d’hospice ou hôpital à Aubenton.
12- Y a-t-il eu une maladrerie. Faire connaitre les traditions qui s’y rattachent.
Non
13- Dans le cimetière actuel signaler le calvaire, croix ou inscriptions curiennes.
Il n’existe rien qui mérite d’être signalé.
14- Existe-t-il une fontaine visitée par les malades. Nature des maux dont la guérison lui est attribuée – Souvenirs et légendes qui se rattachent à cette fontaine.
Non
15- S’il existe un arbre célèbre, faire connaitre son origine et sa légende.
Néant
16- S’il existe un ancien château, dire s’il est fortifié ; en donner les dimensions ; la description, l’histoire, rapporter les traditions populaires qui s’y rapportent.
Néant
17- Faire l’inventaire des documents historiques de toute nature qui se trouvent dans les archives Cles paroissiales, dans les notariats ou chez les particuliers.
Il n’existe à la mairie ni au notariat aucun document historique. La paroisse possède des notes rédigées M. Jonniaux ancien doyen à Aubenton relatives aux diverses appropriations faites à l’église.
18- Les écoles : leur ordre d’enseignement sont elles ecclésiastiques ou laïques ? Date de leur fondation, nombre d’élèves, descriptions des bâtiments. Historique de l’instruction dans la commune.
Il existe 3 écoles publiques à Aubenton : Au chef lieu, une école de garçons, une école de filles avec école maternelle, puis une école mixte au hameau de Ribeauville.
L’enseignement primaire est le seul qui n’ait jamais existé dans la ville. L’école des garçons a toujours été laïque. La date de sa fondation est inconnue, mais elle remonte à des temps fort reculés.
L’école des filles est congréganiste depuis sa fondation qui remonte à 1664 (fondation de l’abbé Télinge)
L’école mixte de Ribeauville existe depuis très longtemps ; elle a toujours été dirigée par un instituteur laïque. Avant l’établissement d’une école maternelle, l’école des garçons comptait de 60 à 70 élèves ; aujourd’hui, ce nombre est réduit à 50 environ. L’école des filles compte deux classes réunissant 60 à 70 élèves ; 50 à 60 enfants fréquentent l’école maternelle, à la tête de laquelle se trouvent une directrice et une sous directrice. L’école de Ribeauville à 35 à 40 élèves. Les 3 maisons d’école appartiennent à la commune. Celle des garçons est une ancienne construction en moellons, d’aspect triste. La classe a 56 m2 de superficie ; son volume d’air est de 187 m ; elle est humide.
Le logement de l’Instituteur referme 5 pièces.
L’école actuelle des filles, construite depuis 6 années seulement, est un beau bâtiment en pierres et briques de 20 m de longueur sur 10 de largeur. Les classes ont chacune 10 m de long sur 5 m de large et 4 m de haut ; elle forme contraste avec l’école des garçons. L’école du hameau de Ribeauville est aussi de construction récente ; elle a pour dimensions : longueur de 7m, largeur 6m.50, hauteur 4m.30.
Le logement de l’instituteur compte 3 pièces.
III. Géographie économique
1- Etat des terres : assolement, jachères, engrais, principaux instruments aratoires : les céréales.
Les terres sont intelligemment cultivées et soumises à l’assolement hiémal.
90 ha de terre restent chaque année en jachère pour la destruction des mauvaises herbes ou par suite d’insuffisance d’engrais.
La fumure, composée de fumier de cheval et de fumier de vache mélangés, est d’environ 600 quintaux par hectare.
Bon nombre de terre reçoivent le pacage : c’est la fumure par excellence des terres argilo-calcaire.
Le calcaire divisé (dit Castille) et la chaux sont employés comme amendements.
Les principaux instruments aratoire sont : le brabant, ou charrue à 2 socs, l’extirpateur, la herse en bois et en fer, le rouleau en fonte ou en pierre, la faucheuse, la faneuse, le râteau à cheval, le semoir mécanique.
La culture des céréales occupe 760 ha dont 380 ha en blé (blé dur, sans barbes, et blé de mois)
50 ha en seigle
15 ha en orge
25 ha en méteil
et 370 ha en avoine (noire et blanche)
2- Prairies naturelles ou artificielles, vaines pâtures ; usages existants au sujet des pâturages.
80 ha sont consacrés à la culture des plantes artificielles (trèfle, sainfoins et luzerne).
On compte 350 ha de prairie naturelle.
Depuis 25 à 30 ans, 150 ha de terre ou de bois défrichés ont été convertis en excellent pâturage.
Les prairies naturelles non closes, sont soumises à la vaine pâturage, après l’enlèvement de la première récolte ; les bêtes à cornes y sont conduites par un pâtre communal.
En vertu d’un règlement municipal, revêtu de l’approbation préfectorale, le droit de vaine pâture est restreint pour les cultivateurs forains, à 8 bêtes à laine par hectare de terre qu’ils possèdent à Aubenton et à 5 bêtes pour le propriétaire et fermier de la localité.
130 ha d’herbager, entouré de clôture en fil de fer reçoivent plus de 150 bœufs ou vaches (race Durham en majeur partie) soumis à l’engraissement.
C’est une source de richesse pour le propriétaire ou fermier.
En général, il faut 75 a de pâturage pour l’engraissement d’une vache et 1 ha pour celui d’un bœuf.
3- Les étangs.
Il n’en existe aucun à Aubenton.
4- Les arbres fruitiers et la vigne.
Le rigoureux hiver de 1879-80 a détruit un grand nombre d’arbres à fruits. Bien restent dans la vallée ; mais les propriétaires intelligents ont déjà pourvu à leur remplacement.
Sur les coteaux et les plaines élevés, les dégâts ont été insignifiants.
30 ha sont encore plantés en pommiers et poirier. On compte environ 1500 pieds d’arbres productifs.
La vigne n’est cultivée qu’en treille.
5- Le houblon, la betterave.
Aucune houblonnière n’est établie à Aubenton. 20 ha de betterave fourragère sont ensemencés chaque année pour l’alimentation, du bétail en hiver, principalement pour les vaches laitières.
La betterave à sucre n’est plus cultivée depuis que la fabrique d’Any n’existe plus.
6- Cultures de toutes espèces.
Comme grains alimentaires, on cultive la féverole – 90 ha y sont employé.
100 ha sont consacrés à la pomme de terre.
15 ha sont consacrés aux fourrages annuels (verses, trèfle incarnat)
7- Les défrichements.
Depuis 30 ans, 40 ha de bois ont été défrichés. Après avoir été cultivés et avoir reçu les engrais et amendements réclamés par tout défrichement, ils ont été convertis en pâturage.
8- Les biens communaux.
Il n’en existe aucun à Aubenton. La fabrique de l’église seule possède un bois de 2 ha peu productif.
9- Les animaux domestiques : chevaux, mules, ânes, bêtes à cornes ou à laine, chèvre, porc ; abeilles. Les animaux nuisibles et les insectes utiles.
Les animaux domestiques sont l’objet de soins intelligents de la part des propriétaires.
300 chevaux de tout âge existent dans la commune, chevaux de trait pour la plupart. L’élevage du cheval de trait (race à …principalement) y est un honneur.
On ne trouve aucun mulet ; mais une douzaine d’âne, auxquels ceux du Poitou n’ont rien à envier.
Les bêtes à corne, sans compter celles qui sont soumises à l’engraissement et qui sont vendue chaque année, sont au nombre de 250.
Leur produit annuel en lait est d’environ, 3600 hl. 1/3 de ce lait est vendu aux consommateurs, le reste est converti en beurre que les ménagères vendent aux marchés.
200hl de lait sont consacré chaque année à la fabrication de fromages à pate grasse, désignés sous le nom de Maroilles.
Le petit lait sert à faire des fromages à pate maigre sui sont consommés sur place.
L’espèce caprine compte 30 sujets.
L’espèce porcine compte 250 sujets qui sont pour la plupart, tués et salés, pour servir à l’alimentation des habitants surtout dans les fermes.
L’espèce ovine compte 550 animaux qui fournissent annuellement de 1800 à 2000 kg de laine en Suint.
L’industrie des abeilles est peu importante. On compte cependant 90 ruches en activité, produisant en moyenne par an 280 kg de miel et 50 kg de cire. Ce miel et cette cire sont vendus dans le pays.
Les animaux nuisibles à l’agriculture sont :
1° Les mammifères : Le blaireau, la belette, le putois, la fouine, le renard, le loir, le lérot, le rat, le campagnol, le mulot, la musaraigne, la souris.
2° Les oiseaux : L’émouchet, le ramier, le corbeau, la pie.
3° Les mollusques : Les limaçons, les limaces, les escargots, les lombrics.
4° Les insectes : Le ver blanc, les hannetons, les chenilles, les papillons, les fourmis, les altises, les pucerons, les courtilières, les forficules, les taupins des moissons, le criquet voyageur, les théridions, les guêpes, les blattes, etc…
Comme insecte utile, je citerai le carabe doré.
10- La chasse et la pèche.
Les produits de la chasse et de la pèche sont peu important et ne donnent lieu à aucun trafic.
La pèche n’est pas louée à Aubenton ; chacun a le droit de pèche en se conformant aux règlements préfectoraux sur la matière.
Tout chasseur de la localité, muni d’un permis peut chasser sur tout le territoire, moyennant le versement d’une somme de 10 f dans la caisse municipale.
11- Sociétés agricoles, agences, comices, foires, marchés francs, abattoirs.
Il n’existe aucune société agricole ni agence à Aubenton. Le comice agricole s’y tient tous les 8 ans, comme dans les autres chefs lieux de canton de l’arrondissement.
Depuis 8 années, 3 foires ont lieu à Aubenton ; elles se tiennent les 4e samedi de Février, avril et octobre.
Le marché a lieu tous les samedis.
Il existe un abattoir situé à 500 m de la ville.
12- Carrières, mines et minières.
2 carrières de pierres, peu importante sont en exploitation ; elles occupent seulement 5 ouvriers.
Cette pierre est blanche, très douce. On rencontre assez souvent des bancs de pierre gélive qui sont employés à faire de la chaux.
2 sablières sont aussi exploitées ; l’une situé au lieu dit : Les Traineaux appartenant à M. Charpentier, briquetier ; la 2eme situé au lieu dit : Le bois Firmin, appartenant à M. Thiery-Magny.
2 briqueteries peu importantes existent aussi à Aubenton.
13- Usines et manufactures : condition des ouvriers.
Une filature de laine cordée, appartenant à M. Collin est située sur le Ton.
Elle occupe 70 ouvriers (homme, femmes et enfants)
Les moteurs hydrauliques sont de la force de 15 chevaux
Les moteurs à vapeur sont de la force de 55 chevaux
Le nombre de broche en activité est de 8 à 9000.
La condition des ouvriers est assez bonne.
Les hommes ont un salaire journalier de 3 f à 3, 50 f ; les femmes de 1,75f à 2f et les enfants de 0,80f à 1,50f.
L’usine ne chôme jamais.
L’ancienne filature incendiée en 1851 avait une importance presque double de la filature actuelle.
On y fabrique aussi quelques étoffes assez grossière en laine, ou avec de la laine et des barbes de plumes, qui sont vendus dans la localité et principalement aux ouvriers de l’usine, à des prix modérés.
Aubenton, le 29 Janvier 1884
L’instituteur.