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Etienne HERBERT, l’ incendiaire de MennessisHistoire locale / Articles

Thème : JusticeCatégorie : Bagnards, prisonniersCommune(s) : MENNESSIS, ARTEMPS, SAINT-SIMONAuteur : N.Pryjmak


Transcription de l’acte de décès d’Etienne Hubert- Registre de’Artemps

Cet homme est décédé le 6 Novembre 1914 à Saint-Laurent du Maroni ainsi qu’en atteste la retranscription de l’acte de décès qui se trouve dans les registre d’Artemps , sa commune de naissance. Les témoins de l’acte sont des officiers de l’administration ….voilà qui rappelle le bagne….
Un petit tour sur le site des ANOM montrera que Etienne Herbert est bien un bagnard, n° 23078.
Il est donc né à Artemps le 8 décembre 1856, de Pierre léonard Cyriaque HERBERT et d’Adélaïde Aldegonde MILLET. Adulte, il devient charpentier . Il épouse en 1882 Zélie Jeanne FOURNIER, jeune manouvrière de Saint-Simon, de 7 ans sa cadette. Un enfant naitra en 1883 à Artemps. Le couple est à Mennessis. lorsque Etienne HERBERT, alors âgé à 31 ans seulement, est condamné en 1888, par la cour d’Assises de l’Aisne à 20 ans de travaux forcés et à 20 ans d’interdiction de séjour pour incendies volontaires.
Le journal de Saint-Quentin du 28 mai 1888 nous raconte le procès : Etienne Herbert est jugé pour 5 incendies successifs ayant eu lieu à Mennessis depuis une année. Démasqué lors du dernier incendie qu’il avait allumé, il finit par avouer être l’auteur de cet incendie , et de trois précédents mais nie pour un cinquième :
– un incendie dans la nuit du 9 au 10 janvier 1887 qui a dévoré deux granges, une écurie, des bestiaux, des récoltes et instruments pour une valeur de 15000 francs chez Mr Coeuillez . Herbert nie pour celui-ci.
– dans la nuit du 29 au 30 août , le feu fut mis à une toiture en chaume d’un bâtiment appartenant au Sieur Blanchart.Le feu a gagné la maison de deux vieillards infirmes , les Lecaille, qui purent être sauvés. Les dégâts s’élèvent à plus 25000 francs.
-dans la nuit du 22 au 23 décembre 1887, le feu prend dans la ferme de Melle Hannier et fait 6000 francs de dégats.
-dans la nuit du 20 au 21 janvier 1888, c’est un bâtiment du Sieur Gaucher qui prend feu, incendie vite circonscrit.
-le lendemain, un nouvel incendie se déclare dans la maison des époux Marchandise qui purent être sauvés.
Estienne Herbert n’aurait eu d’autres motifs que des motifs d’animosité futiles, notamment une rancune tenace envers les pompiers de Mennessis, d’après le journal.
Notre homme n’en était pas à son coup d’essai puisqu’il avait déjà été condamné en 1878 à une peine de 2 ans de prison pour vol qualifié et une autre de 3 mois la meme année, ce qui ne lui a pas valu la clémence des jurés.
En octobre 1888 nait le 2eme enfant du couple , enfant qui ne vivra que quelques jours. Zélie Fournier demandera le divorce. Le jugement est prononcé en 1890.
Etienne Herbert quant à lui quittera Toulon le 20 janvier 1889 et voyagera à bord de l’Orne vers l’île du Salut. Peu de détail sur son temps de détention, il était libérable en 1908 mais sera en fait libéré dès 1902 par anticipation. Comme il ne pouvait revenir en France, il semble qu’il restera à Saint-Laurent-du- Maroni jusqu’à son décès.

Entrée du bagne -Auteur : rapidtravelchai -FlickR
Les cellules- © Benoît Prieur / Wikimedia Commons

Sources : Registres d’Artemps -Mairie, ANOM, Journal de Saint-Quentin ,Registres de StSimon -AD02