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Documents de la Commandanture : Sons-et-Ronchères 1914-1918Histoire locale / Articles

Thème : Communes, GuerresCatégorie : Monographies, Première guerre mondiale 1914-1918Commune(s) : SONS-ET-RONCHÈRES


Commandanture de Sains-Richaumont – 1915.

Commune de Sons-et-Ronchères.

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Avis au public

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1° Toute personne désirant circuler en territoire occupé par l’armée allemande en dehors de sa résidence, doit être munie d’un laissez-passer dressé par l’autorité militaire.

On ne peut circuler qu’à pied. La circulation en automobile, en motocyclette, en vélo, en voiture ou à cheval est absolument interdit à la population civile. Il est défendu de circuler hors de sa résidence pendant la nuit.

Pour obtenir un laissez-passer, il faut présenter à l’autorité militaire compétente une carte d’identité dressée par l’autorité communale, carte munie de la photographie du porteur.

Les laissez-passer ne sont valables qu’avec le timbre de l’autorité militaire allemande et la signature d’un officier allemand et avec la carte d’identité de la commune.

Sur le laissez-passer sera indiqué le but précis et la durée du voyage ainsi que la route à suivre.

2° Toute personne affectée ou appartenant à une armée ennemie, qui sera rencontrée en habit civil sur le champ de bataille ou derrière le front de feu des troupes allemandes, sera considérée comme suspect d’espionnage et traitée d’après les lois de la guerre.

Toute autorité civile, ayant la connaissance de la présence de personnes militaires ennemies, sera tenue de les arrêter immédiatement et de les remettre tout de suite à l’autorité (allemande) militaire la plus proche. Toutes les personnes civiles qui auraient connaissance de la présence militaire de ce genre doivent immédiatement en avertir l’autorité militaire allemande.

Tous ceux qui aideront les soldats ennemis à se cacher en arrière de nos troupes, soit par défaut de les dénoncer aux autorités militaires, soit en leur fournissant des habits civils, du logement, de la nourriture, de l’argent où en leur venant en aide de quelque manière que ce soit, seront considérées comme coupables d’avoir favorisé la trahison et seront soumis aux punitions les plus sévères d’après les lois de la guerre.

3° Tout soldat ennemi armé qui sera rencontré en arrière des lignes allemandes et qui ne se rendra pas au premier appel sera fusillé.

Toute personne qui sera surprise en dépouillant les morts ou les blessés sur le champ de bataille ou dans le territoire occupé ou qui commettra des actes de trahison ou d’hostilité, soit contre une autorité allemande ; soit contre quelle personne que ce soit, affectée à l’armée allemande, devra s’attendre à la punition la plus sévère, voire même à la peine de mort.

4° Toute personne qui donnera ou essayera de donner des signaux ou des informations quelconques, soit à l’armée ennemie, soit à quelque personne que ce soit au-delà des lignes allemandes par quelque moyen que ce soit – tels que signaux optiques ou acoustiques, téléphonie et télégraphie à fil ou sans fil , pigeons-voyageurs, etc. sera traduite devant un conseil de guerre, et le cas échéant punie d’après les rigueurs de la loi.

Il est absolument interdit de faire sonner les cloches, les horloges ou les carillons dans les communes situées sur le territoire occupé.

Dans le cas où des signaux ou des essais de communication quelconques avec des personnes au-delà des lignes allemandes seraient constatés dans le territoire occupé, et que les individus coupables ne seraient pas trouvés, toutes les communes en seront rendues responsables et les villages voisins seront brûlés.

5° Toute personne qui serait encore en possession de pigeons-voyageurs non déclarés à l’autorité militaire allemande sera considérée comme ayant commis un acte d’espionnage et sera immédiatement fusillé.

Toute personne ayant encore en sa possession des pigeons non voyageurs est tenue de les déclarer tout de suite à l’autorité la plus proche qui décidera ce qu’il conviendra d’en faire.

Le Général Commandant en Chef

Commandanture de Sains-Richaumont

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Sains-Richaumont le 4 Août 1915.

Aux Maires des Communes du district de la Commandanture

de Sains-Richaumont

Jusqu’au 10 Août 1915 les Maires doivent dresser une liste indiquant les papiers de valeur qui sont en possession de la commune, de personnes particulières ou de raisons sociales, d’associations de leur commune.

Les papiers doivent être nommés selon la liste suivante :

Titres de rente sur l’Etat

Titres communaux

Actions de banque

Actions de chemin de fer

Autres actions

Obligations

Polices d’assurance sur la vie

Il faut que sous des rubriques courantes soient marqués : le numéro courant, le nom complet du papier et le domicile du débiteur (p.c. Brasserie-Distillerie-Entrepôts de vin-le Nouveau Siècle, siège social à Soissons, etc…) et la valeur nominale. Sous une autre rubrique le montant versé doit être indiqué, si d’un papier résulterait que la valeur nominale ne soit pas encore payée tout à fait. Enfin le propriétaire doit être nommé sous la rubrique « observations ».

Ci-après le modèle selon lequel les listes doivent être dressées.

Tous les habitants sont obligés de faire des déclarations conformes à la vérité.

Des indications pas complètes seront punies d’amende jusqu’à mille marks ou de prison jusqu’à 3 mois.

En outre les maires doivent annoncer s’il y a des créances sur des débiteurs belges et combien ?

Le Commandant

Article de tête du Moniteur de Guise, publié par les Allemands.

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Officiel

Malgré mes multiples avertissements le tisseur Chalandre d’Iron abritait onze Anglais depuis la fin de décembre, il les nourrissait également. J’ai fait prisonniers les Anglais et la famille Chalandre dont on a brûlé l’habitation. Les Anglais étaient en possession de fusils armés, j’ai fait fusiller les Anglais et le père Chalandre. Madame Chalandre, sa fille et son fils ont dû passer au conseil de guerre.

Madame Chalandre est condamnée à quatre ans de maison de correction, sa fille Germaine à deux ans et demi de maison de correction et son fils Clovis à trois ans de maison de correction.

La femme du meunier d’Iron, faible d’esprit a logé dans ses bâtiments et nourri, sept de ces Anglais de la fin de novembre à la fin de décembre et les a pourvus de nourriture jusqu’au dernier moment. Elle aussi a mérité la mort, mais comme je ne veux faire fusiller les femmes qu’en cas de besoin, je l’ai fait comparaître devant le Conseil de Guerre ainsi que sa fille et j’ai fait brûler ses bâtiments.

Le tribunal a condamné Madame Logez à cinq ans de maison de correction et sa fille Jeanne à un an de prison.

J’avertis encore ceux qui voudront secourir des soldats ennemis ; ils seront condamnés à mort.

Mais j’engage les soldats qui se trouveraient encore dans le pays de se rendre volontairement s’ils ne veulent pas être fusillés quand je les prendrai. A ceux qui se rendront d’eux-mêmes, il n’arrivera rien, ils seront envoyés en Allemagne comme prisonniers de guerre.

J’engage Messieurs les Maires de renouveler la publication de cet ordre dans leurs communes.

Je veux de l’ordre et de la sécurité dans le pays. Malheur à ceux qui s’opposeront.

Commmandanture de Guise

Le Commandant

Source : BDIC La Guerre dans le ressort de l’Académie de Lille. 1914-1920

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