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Monographie d’AULNOISHistoire locale / Articles

Catégorie : MonographiesCommune(s) : AULNOIS-SOUS-LAONAuteur : A.Matton


SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE DE LAON

TOME XXIII. (Année 1877-1878.)

AULNOIS

Dés le XIIe siècle et peut-être même avant, les villes de Reims et de St-Quentin s’adonnaient activement à la fabrication de saietteries, de draps et de toiles. La route stratégique des Romains qui reliait encore les deux villes offrant les mêmes éléments de prospérité, était très-fréquentée par les artisans. Le clergé favorisait volontiers ces derniers, dans la vue de consolider sa légitime influence contre la puissance de la force qui faisait souvent plier ou même disparaître celle de la raison. L’attention bienveillante du Chapitre cathédral de Laon encouragée et soutenue par le clergé métropolitain, déterminèrent, selon toute vraisemblance, l’établissement à Aulnois de l’un de ces asiles où les voyageurs privés des dons de la fortune trouvaient à leur guise les consolations qui les aidaient à supporter stoïquement leur misère, les aliments indispensables et un gîte certain qui adoucissaient les dures fatigues d’une longue marche et le poids de leurs douleurs morales. La maison des pauvres, construite avec une extrême économie, suffisait à sa véritable destination. Elle assurait aux malheureux artisans et à leurs familles des avantages dont ils s’empressaient de profiter sous l’efficace protection de Raoul du Sart, personnage qui joignait à sa qualité de seigneur d’Aulnois, l’imposante fonction de châtelain de Laon instituée pour la garantie des intérêts de la royauté, du clergé et du peuple contre l’audace des malfaiteurs et les entreprises du dehors.

Le Chapitre cathédral de Laon avait, dans la contrée, une autorité considérable dont la maison hospitalière d’Aulnois profita. Cette maison, visitée par les personnages puissants du diocèse, se procura des ressources qu’elle utilisa pour l’acquisition d’un muid de terre laissé par Gérard de Dercy, chevalier, aux couvents des filles de Presles (Ardennes) et de Montreuil (octobre 1223, mai 1224).

Dans l’intervalle qui s’écoula entre la réalisation de ces actes, Clémence, noble femme dotée jadis de la seigneurie d’Aulnois par Raoul du Sart, et E. sa femme, eut des prétentions à l’exercice de certains droits, mais revenue à de meilleurs sentiments, elle s’empressa de déclarer qu’elle y renonçait, du consentement du chevalier Geoffroy, son époux et d’Hector son fils, qui se portèrent pièges en faveur de l’hôpital de Laon (décembre 1223).

La métairie d’Aulnois placée sous la dépendance directe de cet hôpital, ne tarda point à changer d’aspect, grâce à la permission donnée par Hector, devenu seigneur d’Aulnois, d’en construire une antre libre de toute redevance féodale, sur un terrain contenant un jaloi, et d’y posséder, pour en augmenter la richesse, 120 brebis et leurs agneaux, deux truies, six vaches, leurs suivants, enfin des oies, canards, poules et chapons à volonté, Il permit en outre d’acquérir, dans sa censive, deux muids de terres labourables qui seraient imposées tout au plus à la moitié de la taille ordinaire et d’user librement du droit de pâturage, se réservant toutefois la haute justice sur tous autres que les frères hospitaliers et les habitants de la métairie.

Le chevalier Philippe montra des dispositions moins favorables et ne donna son approbation, aux concessions d’Hector, que moyennant 15 livres de la monnaie de Laon. Il fallut même lui payer comptant les deux tiers de cette somme (mars 1231.)

Le village d’Aulnois jouissait de franchises assez étendues. Hector dit, en ratifiant au mois d’avril 1236, une vente de cinq jalois de terres labourables consentie par Herbert surnommé Mauléon d’Aulnois et sa femme Berthe, au profit des religieuses de l’abbaye du Sauvoir, que ses maire et échevins ont fait remplir devant eux les formalités de l’investissement qui constituaient les prérogatives principales de la justice foncière. Cet acte constate deux choses importantes : l’existence dans la censive de personnes libres de disposer de leurs biens et une garantie sérieuse de la mutation de propriété.

Les exigences manifestées en 1231 par le chevalier Philippe, et peut-être le vif désir de solder promptement les travaux de construction du château, portèrent Hector à vendre (novembre 1234), du consentement de Cécile, sa femme, à l’évêque de Laon, un franc-alleu consistant en six muids de terres labourables au-dessus du marais et contigus au chemin d’Aulnois à Reneuil, puis de faire donner 30 livres de la monnaie Laonnoise par l’hôpital de Laon, pour ratifier définitivement ses libéralités (juin 1239). Ce seigneur prenait depuis un an la qualité de chevalier.

Hector se montra ensuite plus accommodant. Ilvendit deux bois à. l’hôpital, sous la réserve de faibles droits de cens annuel (mars 1247 et 1257), et ratifia une donation de jardins, de vignes et de terres faite par Pasque la Bégenesse, ne voulant recevoir aucun droit. Il avait peut-être été porté à ce désintéressement tardif par sa femme Cécile et ses enfants approbateurs de la charte (mars 1257). Il est vrai qu’il s’était encore montré plus généreux, au mois de juillet 1253, en affranchissant complètement l’hôpital de rentes et d’impôts seigneuriaux, et en l’autorisant même à enlever du vivier et du marais d’Aulnois, autant de terre qu’il en faudrait pour l’amendement de ces deux muids, sous la réserve des droits de justice, signe irrécusable de la puissance féodale. Il ratifia aussi diverses ventes de terre et de bois au même hôpital, en 1259. I1 prenait alors, dans les chartes rédigées en langue vulgaire, les titres de « chevalier sire d’Aulnois ».

Hector mourut en 1270. Son fils Adam. simple écuyer et sire d’Aulnois, se montra dans les premiers temps de sa domination, assez turbulent; mais le clergé séculier déterminé à ne plus souffrir ses excès, ne tarda point à le faire revenir à d’autres sentiments par une dure leçon dont il profita. Oubliant les concessions de son père, il s’était emparé de vive force d’un domestique de l’hôpital de Laon dans la maison hospitalière d’Aulnois. Le Chapitre cathédral de Laon réclama aussitôt très vivement contre cet abus d’autorité. Adam craignant les suites d’une mauvaise action, s’empressa de reconnaître ses torts devant les chanoines assemblés en plein chapitre. Ceux-ci, satisfaits d’une telle condescendance, n’exigèrent qu’un denier d’amende, satisfaction facile à obtenir d’un seigneur à court d’argent. Adam reçut aussitôt, de l’hôpital, une somme de 35 livres 5 sous 6 deniers pour la vente d’un peu plus de deux jalois de terres labourables (janvier 1274). Peut-être entrait-il dans les vues de cet établissement charitable, d’obtenir des droits de vinage, la confirmation de droits de, paturâge et la faculté d’extraire des terres dans le vivier seigneurial et ses dépendances, jusqu’à une profondeur de trois pieds, pour fertiliser onze muids et demi de terres récemment acquises d’Etton de Ribeauville, chevalier, seigneur de Wassigny (1275).

Cette acquisition et d’autres moins importantes qui la suivirent, assurèrent à la ferme d’Aulnois, dirigée par des frères convers, une prospérité qui n’eut rien à envier à la ferme seigneuriale. Cette rivalité d’exploitations dut amoindrir le rôle des seigneurs d’Aulnois. Les vassaux en profitèrent, surtout sous la domination des Coucy-Montmirail, dans la seconde moitié du XIVe siècle. Il ne resta plus, en 1410, qu’un homme et une femme de corps : Jean Waubert et Jeanne Vignon, veuve de Hennot Delavigne. Les droits de vinage tombèrent aussi dans leur période de décroissance, malgré les louables efforts de Raoul de Coucy, évêque de Metz, pour propager la culture de plants de vignes lorrains dans des bois récemment défrichés sur les collines.

Ce seigneur allouait annuellement huit livres à Tassin Duchesne et à Périnet « pour leur pension de tenir nets d’erbes les fossés du chastel, le vivier à la Hutaine et le vivier de Longueaue jusques aux routis à faire une voie de deux faulx tout au long dudit vivier » pour faciliter les libres allures du seigneur et de son entourage. Périnet, plus habile et peut-être plus jeune que son confrère, s’adonnait à des travaux lucratifs. Il recevait pour « refaire, labourer et ordonner les trailles du Jardin Monseigneur » 36 sous, et 16 seulement « pour garder et gouverner le pressoir banal d’Aunoy durant les vendanges. » Cette occupation produisait une ressource fort agréable au maître du manoir fortifié : Raoul de Coucy, évêque de Metz, qui délaissait les honneurs et les charges de la prélature, pour venir habiter une chambre nouvellement construite « emprès la grange au foing » et très récemment meublée d’aumaires amenées par sept chevaux (15 février 1411).

Il y a tout lieu de croire que le seigneur se plut à son château. Il s’y trouva du au 27 mars, le 7 mai, du 19 juin au 25 juillet, le 8 août, et du 15 novembre au 1er décembre. Il s’y occupait d’améliorations viticoles et à déguster les produits de la chasse, laissant le soin des affaires à Jean Delahaie, qui à l’exemple de ses devanciers remplissait, moyennant 16 livres par an, les fonctions de châtelain et de receveur, facilitées par les lumières de deux pensionnaires chargés spécialement du contentieux. L’un d’eux, avocat à Laon, Jean Chevalier, gagnait annuellement 4 livres 16 sous, et l’autre, Oudart Trousset, un peu moins (4 livres 9 sous 9 deniers parisis). Tous deux s’acquittaient au mieux de leurs devoirs dans l’espérance de faveurs que le maître accordait, lorsque les rentrées et la mise à bonne fin des procès rendaient sa satisfaction complète.

L’une des occupations attrayantes du comptable était de veiller exactement à l’entretien journalier des Coulons ou pigeons seigneuriaux, qui consommaient durant l’hiver et le mois de mai, dix à douze jalois de seigle, d’après le compte qu’examina assez légèrement l’évêque de Metz, seigneur d’Aulnois (27 mai 1412). Cet excellent prélat était détourné de son attention par la venue de sa soeur, supérieure hospitalière à Soissons, avec douze chevaux pour éviter les conséquences d’une guerre furieuse entre les Bourguignons et les Armagnacs.

Les préoccupations de Jean de Roucy, évêque de Laon, paraissent n’avoir pas été plus sérieuses. Ses officiers absorbèrent six muids de vin en quatorze jours. On ne sait si ce fut pour éviter l’agrément de boire à leurs rudes compétiteurs, pour encourager l’évêque de Metz dans ses essais de viticulture, ou simplement pour profiter copieusement du bon marché.

On ne s’étonnera point de ce qu’une modeste soeur de charité Fût été si bien accompagnée, les hommes de guerre ne respectaient rien. Tout leur était de bonne prise. La religion n’était pas un obstacle et les grâces séduisaient bien vite ces hommes disposés aux avanies. Les récits des atrocités commises étaient de nature à impressionner vivement les âmes féminines, mais, si faible que soit le beau sexe, la curiosité et l’intérêt l’enhardissent. Marie de Guistel, femme de Mahieu de Roye, seigneur d’Aulnois, de Montmirail et de Muret, vaillant capitaine, venait, le 27 février 1414, avec 24 chevaux et un grand attirail de vénerie au château d’Aulnois, pour voir l’horloge dont l’évêque de Metz lui avait fait cadeau et ouïr les comptes de la veuve de Jean Delahaie, ce vieil ami des Coulons. Les volatiles étaient nourris par d’autres mains, probablement celles de Gobinet Michaut, portier de la basse-cour, annuellement gagé d’un muid de seigle exigible à la St-Martin. Ces mots basse-cour n’avaient point alors le sens que nous leur donnons aujourd’hui. On désignait ainsi la ferme placée sous le château féodal, C’était là où se trouvaient abrités par une charpente nouvellement reconstruite et un grand porche rétréci à l’entrée de la grange les approvisionnements rassemblés à la hâte par Thomas Crotin, châtelain et receveur, dans la prévision d’un siége.

Au mois d’août 1417 les coups devenaient décisifs. Le guet fut fait avec une scrupuleuse exactitude. L’hôtel-Dieu de Laon en partagea les charges. Il donna au châtelain deux sous « pour les trois chandelabres à boutter en perroit, » des harengs et douze deniers par nuit pour faire veiller par d’autres que les varlets de sa ferme refugiés à l’Hôtel-Dieu « pour double des gens d’armes » auxquels ils voulurent soustraire 15 ânées et un jaloi de grains battus avec activité par Legrant et ses compagnons « pour admener au fort. » Ce fut un magnifique appât. Les gens d’armes accoururent et l’Hôtel-Dieu craignant l’incendie les régala de vin et leur paya 20 sous 4 deniers pour sa quote part de la taille qu’ils imposèrent en arrivant.

Le château resta pendant plusieurs années aux Bourguignons qui le laissèrent surprendre par les partisans de Charles VII. Ceux-ci ne purent le garder. Guillemet de Hainaut le leur reprit dès 1433 et en augmenta les fortifications trop accessibles à l’artillerie. Cet inconvénient détermina l’échange de la place de Ham rendue aux royalistes. Les Bourguignons cédèrent Bruyères et Aulnois, mais ils ne tardèrent pas à recouvrer le château d’Aulnois et le comte de Ligny (Jean de Luxembourg), s’en servit, en 1440, pour mettre à contribution la contrée dans ses courses nombreuses ; mais des démarches faites par la ville de Laon auprès de ce seigneur et du chancelier de France, mirent fin à ce funeste état de choses, et désormais « labeur et marchandise eurent cours » à la satisfaction de chacun.

Il fallut de longues années pour réparer les désastres. La taille seigneuriale ne produisit plus,.en 1481, que 24 livres 12 sous 7 deniers parisis, après le prélèvement de 20 livres, montant des gages an­nuels de Jacques de Lespine, capitaine du château; des 16 sous 6 deniers que le curé Gilles, le maire Gérard Bouchireau et les échevins recevaient pour aider à la perception des droits seigneuriaux d’Aulnois et de Loizy ; des 32 sous que conservait le receveur « afin de mieux grosser et doubler les comptes. » Il restait peu de chose au seigneur trouvant moyen de gager sur d’autres produits, son receveur, qui notait les recettes et dépenses avec une rigoureuse exactitude. Elles offrent des renseignements très-précieux sur la variété et l’importance des exigences seigneuriales auxquelles les manants s’empressaient de satisfaire, pour éviter de dures amendes. Tout débiteur laissant passer le jour de l’échéance de chacune des redevances diverses s’exposait à payer 7 sous 6 deniers.

Les revenus des domaines réunis de Loizy et d’Aulnois étaient de 416 livres 4 sous 9 deniers. Les 139 chapons de cens vendus chacun 14 deniers « aux poulaliers » (coquetiers) de Laon font bonne figure près des 3 muids et 6 setiers de vinage et des 4 livres pour le four banal. La rigoureuse pénalité de 6 sous par contravention facilitait la perception du droit de rouage institué pour le rétablissement et l’entretien des chemins. Les marchands n’osaient s’y soustraire.

En 1487, le capitaine du château d’Aulnois était devenu, pour une période de neuf années, l’associé du fermier de la basse-cour. La capitainerie était peu lucrative. On ne voit plus, en 4494, qu’un seul fonctionnaire : le receveur, Jean de Sarrebruck, seigneur puissant, ne négligeait aucune précaution pour la conservation du château auquel il était très-affectionné. En 1496, il expédiait un boeuf pour la nourriture des gens à son service et rétablissait le pont-levis.

Ces précautions n’étaient pas déplacées, car du 24 au 26 juillet il fallut éviter les déprédations des Allemands à notre solde qui investissaient la ville de Laon pour la piller ; leurs tentatives échouèrent devant la bonne contenance des habitants vaillamment secondés par 240 compagnons accourus des environs en toute hâte et parmi lesquels se trouvaient des habitants d’Aulnois qui, satisfaits de l’échec et du départ de leurs adversaires, ne voulurent point être payés comme soldats et se contentèrent d’être défrayés.

Leur seigneur fut sensible à ce procédé. D’autres satisfactions lui étaient ménagées au château. Il y trouvait le bon vin de Courtrizy et les grosses carpes de l’étang d’Arragon, près de Chivres, un train de maison assez important. Le fauconnier, les chiens et les oiseaux de vénerie lui procuraient une agréable occupation, à laquelle Robert de Sarrebruck savait se soustraira. Arrivé à Aulnois le 29 juillet 1499, avec sa femme, il en repartait le 3 août, laissant au capitaine Jacques Le Testu, pour gages annuels, 20 livres et 8 ânées de seigle. Le bailli Jean Levoirier n’avait que trois livres. La justice occupait très-peu cet officier.

Robert de Sarrebruck donna la seigneurie d’Aulnois à sa fille Catherine qui épousa, vers 1510, Antoinede Roye, seigneur de Muret. Cette femme douée des goûts belliqueux et de l’énergique activité de son père, munit le château d’une couleuvrine à crochet, rétablit la couverture d’ardoise du donjon et des tours, enfin elle rendit l’approche plus difficile en faisant curer les fossés non entretenus. La ferme d’Aulnois lui rapportait 24 ânées de seigle et onze ânées d’avoine, celle des Longueaue, 6 ânées de seigle et trois d’avoine.

Catherine de Sarrebruck, continuant à s’intituler dame de Roye et d’Aulnois, donna son dénombrement à l’évêque de Laon, le 19 avril 1518. Elle faisait sa résidence ordinaire à Muret, d’où elle ordonna à Jean de Fevin, écuyer, son châtelain et receveur, de faire recouvrir la lanterne du donjon, de reconstruire l’arche au-dessus de la porte et du pont-levis et enfin de faire mettre des châssis de vitrage aux armes de Roye à sa sallette et à la chambre de Coucy, par Delaporte, verrier à Laon (1525).

Deux ans après, elle fit démolir la chapelle castrale près de la grande salle, et en employa les carreaux au pavage d’un grenier construit au-dessus de la grange.

En 1548, son fils, Charles de Roye fit paver, consolider par une nouvelle poutre, peindre de blanc et de noir et meubler la salle de Roucy, y utilisa sa vaisselle d’étain poinçonnée à ses armes et notamment un broc contenant six lots, pour traiter les calvinistes.

Ces dispositions furent maintenues sous la domination de ses filles qui épousèrent deux chefs de la réforme Condé et de La Rochefoucault. Le château d’Aulnois devint l’un des foyers du protestantisme, souvent heureux dans ses luttes contre la garnison de Laon. D’Inxent, gouverneur de cette ville rendu circonspect, envoya nuitamment des espions en décembre 1567 et janvier 1568 « pour informer combien il avait de monde au château d’Aulnois ; mais le fort était bien gardé par le capitaine Denelle. Celui-ci y fut visité durant une trève, le 11 septembre 1568, par La Chapelle, lieutenant générai de l’Ile de France, dans le but de faire entrer une garnison royale dans cette petite place qui resta fidèle aux protestants. Il fallut recourir en avril 1589 au canon de Balagny. Les réformés renseignés sur la puissance des engins et les forces de leurs adversaires déterminés à ne point les épargner, « ne les voulurent attendre et sortirent le plus secrètement qu’ilz purent, excepté un nommé Nicolas Moisnet qui demeura dans le château d’Aunoy, les biens duquel furent pillez et ravagez, femmes et filles séquestrées et lui faict prisonnier de guerre, qui paya depuis pour sa ransson VIIIc escus. »

La ligue ne fut pas moins ruineuse pour les seigneurs d’Aulnois. François de Bourbon, prince de Conty, poursuivi par ses créanciers, ne put les désintéresser. Le domaine d’Aulnois, la vidamie de Laon, les fermes d’Allemagne, de Cohayon et de Loizy furent adjugés , par décret du parlement de Paris du leravril 1608, à Claude Dubiez, qui les céda aux seigneurs de Roucy. Ceux-ci ont possédé le château d’Aulnois jusqu’en —(blanc).

Aulnois avait pour mesure et coutume, celles de Laon. La dîme y était levée à la 20e gerbe, dont un quart revenait au chapitre de Saint-Jean-au-Bourg, présentateur à la cure ; le surplus au chapitre cathédral de Laon et au curé. Celui-ci percevait seul la menue dîme.

Aulnois était situé dans le gouvernement de l’Ile de France, le Laonnois, la généralité de Soissons, les diocèse, élection, subdélégation, grenier à sel, maréchaussée, maîtrise des eaux et forêts, bailliage royal et siège présidial de Laon, le doyenné rural de Mons-en-Laonnois et l’archidiaconé de Thiérache. Il fit partie, sous la révolution, du canton de Crépy et du district de Laon.

Le territoire contient 948 hectares. Le sol argilocalcaire, peu accidenté et couvert de quelques monticules, est partagé en deux sections par le chemin de grande communication n° 1, relié à la population agglomérée par un chemin de 1,500 mètres. Les meilleures terres sont dans la section de Reneuil. La voie romaine de Reims à St-Quentin, sépare Aulnois de Chéry-lès-Pouilly.

Deux fabriques de sucre récemment construites et une fabrique de chaux constituent l’industrie d’Aulnois. Ce village semble devoir son nom à des plantations d’aunes dans la partie marécageuse où était le château. L’église, sous l’invocation de la Vierge, est une annexe de Besny-et-Loisy.

La collection de l’Etat-civil d’Aulnois remonte à 1665; celle du greffe du tribunal de Laon pour la même commune à 1668. La population a subi les variations suivantes :1726, 141 ; 1792, 200 ; 1800, 196 ; 1806, 218 ; 1818, 210 ; 1826, 208 ; 1831, 218; 1836, 213; 1841, 253; 1846, 236; 1851, 258; 1856, 256; 1861, 267; 1866, 305; 1872, 296; 1877, 405.

Fief de Saint-Remy-Porte.

Ce fief, vassal de l’évêché de Laon, consistait en une maison et en quelques terres labourables. Il appartenait déjà, au XVIe siècle, à l’église de Saint-Remy à la porte du cloître de Laon.

Fief de la Barrière.

Ce fief était assujetti à la même suzeraineté que le précédent. Une maison et quelques terres le constituaient dans l’origine. La maison en fut détachée. Il appartenait, dès 1338, à Jean Cornillons, de Lappion. Les familles de Flincourt, Delalain, de Blois, Lecarlier et de Rillart, le possédèrent ensuite.

Fief de Pitance ou de Chambellage.

Ce fief relevait de l’abbaye de Saint-Vincent et consistait en de nombreux droits : dîme et terrage au sixième sur 18 jalois de terre à Aulnois, portant lods et vente; rente de 12 deniers sur la ferme de Reneuil et dîme au onzième sur 12 muids de terre à Reneuil, sur 5 muids de terre à Aulnois ; dîme sur 6 muids à Chevresis-le-Meldeux et à la Ferté-sur-Peron ; demi dîme sur 30 jalois de terres aux mêmes lieux; rente de 20 jalois de blé et de 10 jalois d’avoine sur la grange dîmeresse que le chapitre cathédral de Laon possédait à Barenton-Bugny; environ 5 muids de vinage sur des vignes et bois à Chaillevois et enfin la dîme sur 10 hommées de vignes au même territoire.

C’était, comme on le voit, un fief d’office. Le titulaire avait, à ce qu’il paraît, comme tous, le besoin de manger et de boire. Est-ce à ce titre qu’il recevait chaque jour une miche de pain et un lot de vin de couvent, l’équivalent d’environ deux litres de la mesure actuelle ? cela pouvait suffire à un homme sobre. Les fonctions donnaient plus de fatigue en prenant plus d’importance aux fêtes de St-Vincent et de St-Christophe, le chambellan assistait aux offices de la veille et du jour portant gravement à la suite de l’abbé en procession, une petite baguette, il gardait avec soin, dans la même attitude, la sortie du choeur vers la sacristie pendant la messe jusqu’à l’évangile. Là ne se bornaient pas ses obligations. Les moines avaient cru qu’il était convenable de lui en imposer d’autres pour l’ordre et la commune satisfaction. Le chambellan prenait en charge, la veille desdites fêtes, la vaisselle du buffet ou dressoir dont il avait la suprême inspection. Il répondait de tout, principalement des hanaps, tasses ou pots à double anse destinés à recevoir les vins, blancs, romerets ou vermeil qui pouvaient charmer les palais des bénédictins. Ceux-ci tenant à festoyer par d’abondantes libations les quatre jours notaux et leur glorieux patron, absorbaient alors, assez facilement, les bons produits amassés dans leurs vastes celliers.

Le chambellan sur les services duquel on avait le droit de compter, dans ces moments exceptionnels, ainsi favorisés, ne se négligeait pas et n’était pas négligé. Il recevait un denier de bonne monnaie, un pain et un setier de vin par jour, équivalent à 13 de nos litres, outre sa ration quotidienne ; ce qui faisait en tout quinze litres pour la journée. Etait-ce dans la vue de mieux assurer la conservation des pots si utilisés et du rôle à remplir ? Celui-ci procurait un précieux avantage que le chambellan n’oubliait pas. Le mardi-gras, il venait tout joyeux au monastère chercher une pièce de lard large d’un pied et longue d’un pied et demi, en comprenant le jambon qu’il avait le droit de ne pas laisser détacher et qu’il s’empressait toujours d’emporter ou de faire emporter avec le surplus, sans doute pour avoir la fermeté et la vaillance de bien soutenir les dures privations qu’imposait le carême. Cet étrange bouclier contre le jeûne ne paraissait jamais trop lourd au chambellan. Il n’abandonnait rien, pas même le manche ou espoite, à en juger par le dénombrement que présenta, dans la seconde moitié du XIVe siècle, le prêtre Thomas Moisne.

« Messires li abbés et li couvent de Saint-Vincent me doivent pour cause de men dit fied à tous jours pour chacun jour, une miche de couvent et un lot de vin de couvent, item à quatre jours anues avec ce à la feste de Saint-Vincent et à la feste Saint-Christophe à chacun de ces si jours un sextier de vin de couvent et une miche de couvent avec chacun un sextier de vin et un denier bonne monnaie sans de rien amenrir le cotidien. Item au jour de quaresme prenant chascun an de rente annuelle une pièce de lart de piet et demi de loue et de un piet de leit prise de lespoite doubacon à tout la couenne sans fendre. Item pour cause de men dit fied je dois estre chambrelains de men dessus dit signeur et appartiennent ou doit vent appartenir à mi tant le charnbrelaige des lieds tenus de men signeur tels comme on les sieult paier es chambrelains des autres signeurs.

C’est li services que je doi pour cause de men fied dessus dit à mes seigneurs dessus dit l’abbé et « li couvens, premiers à la veille Saint-Vincent au souper je doi servir de hennaps des hennaps de » l’abbaie, lesquels je preing par compte et rends par compte et le jour de Saint-Vincent je doi porter la verge à la procession et à la messe duques à lesvangile et meisment je doi servir de hennaps au diner. Item pour cause de men dit fied dessus dit comme drois homs de monsigneur l’abbé je doi » cour et plait comme li autre homme qui tiennent lieds de monsigneur au cas que j’en serai requis. »

Un sceau, petit, rond et incomplet en cire brune est appendu sur simple queue à la charte dépourvue de date. Il porte un aigle éployé dans un écusson entouré de cette inscription S. M. Thomas Moi.. Cette charte parait antérieure de quelques années au dénombrement que présenta à l’évêque de Laon, le 21 décembre 1336, Helvys la Moinette qui était, selon toute vraisemblance, proche parente de Thomas Moine dont elle transforma et féminisa le nom selon l’usage du temps.

Le dénombrement d’Helvys la Moinette diffère peu de l’autre. Les mots pièce de lard sont remplacés par charbonnée de lard qui semblent dénoter une préférence marquée pour la viande fumée. Le mot espoite disparaît sous le mot espée plus conforme au langage actuel. A ce dénombrement est appendu un sceau ogival de faible dimension et en cire brune sur double queue, ce sceau porte un magnifique rameau à trois fleurons chargé d’un oiseau.

Un dénombrement présenté le 12 mai 1409 par Raoul, seigneur de Renansart, comme héritier de Raoul Thorel, précise mieux que les précédents les obligations du vassal. Celui-ci suivait l’abbé, la verge au poing, aux vêpres célébrées la veille des fêtes de Saint-Vincent et de Saint-Christophe. Le lendemain, il assistait dans la même attitude à la procession, puis gardait « luys du cuer devers le revestiaire jusqu’à l’évangile ; » cela veut dire qu’il se tenait à la porte du choeur donnant accès à la sacristie.

Le fief du chambellage passa de Raoul à Jean la Personne, chevalier de Renansart, qui mourut vers 1475, laissant de sa femme Ydre de Fayt, Jacotin. Le service féodal parut sans doute fort gênant à Jean la Personne, écuyer, seigneur de Verlong et de Renansart. Ce personnage s’entendit, le 18 août 1487, avec Elie Parson, abbé de Saint-Vincent et lui loua ses droits, pour 12 ans, moyennant une redevance annuelle de huit francs tournois, valant chacun 16 sous parisis.

Germain Desfossez, écuyer; seigneur de Longchamps, qui posséda le fief du chambellage dans la seconde moitié du siècle suivant, convertit alors ses droits de pain, de vin et de lard en une rente fixe de 10 livres tournois, d’accord avec Charles, évêque de Nevers, abbé de St-Vincent. Le fief du chambellage passa ensuite aux familles Rellotte, de Bignicourt, Leclerc et Lecarlier. Les dénombrements et les autres actes féodaux, ne font pas connaître si les chambellans portèrent encore la baguette, mais il est présumable que cet usage tomba en désuétude sous les abbés commandataires plus avides de riches bénéfices que d’honneurs vains et stériles.

Reneuil.

Les premières chartes où il soit question de Reneuil, constatent un fait commun beaucoup d’autres localités; l’enchevêtrement des censives et le penchant aux expéditions lointaines. Les abbayes obtenaient par cet éloignement le débarras de voisinages aussi incommodes que nuisibles, et surtout l’accroissement rapide de leurs possessions presque sans bourse délier. Les religieux bénédictins de St-Nicolas-aux-Bois acquirent ainsi d’Eudes de Marle, se disposant au départ pour la terre sainte, sa terre de Reneuil, moyennant 40 sous. Hermengarde femme, Renaud et Berthe, enfants de ce bienfaiteur, consentirent à l’aliénation, probablement sans se faire prier, dans la vue de participer à une amélioration du sort des chrétiens. Eudes ne profita guère de son argent et mourut peu de temps après. Cet évènement changea subitement les dispositions bienveillantes du fils, qui reprit sans scrupule le terrain cédé, mais les nombreux témoignages de son libre consentement et surtout un cadeau de 40 sous lui firent reconnaître ses torts. L’évêque de Laon, heureux de favoriser les réguliers, voulut conserver le souvenir de cette détermination. Il donna, en plein synode, sa charte mentionnant les signatures de ses archidiacres Gui et Anselme et l’approbation de Gérard de Rozoy, seigneur suzerain, et de son fils Clérembaud (1146).

Hugues de Montchâlons, possesseur d’un tiers de Reneuil, n’avait pas la naïveté d’Eudes de Marle. Fidèle aux intérêts matériels, sans perdre un instant de vue la valeur de son avoir, il ne céda qu’à de bonnes conditions : les religieux de Saint-Nicolas-aux-Bois s’engagèrent à lui payer annuellement dans les vingt jours qui suivraient les fêtes de Noël, une rente de quatre muids et demi du meilleur froment après celui de semence à la mesure Laonnoise, portables et exigibles à Eppes, Laon ou autre lieu équidistant de Reneuil. Les religieux, cette fois, eurent la chance de jouir en toute sécurité du nouveau domaine aliéné sans arrière pensée, sous l’agrément formel d’Hugues de Pierrepont, seigneur suzerain. L’évêque de Laon fit rédiger, par son chancelier Angot, la charte contenant les stipulations que Bauduin, abbé de Saint-Nicolas-aux-Bois, W. d’Eppes, le vidame Hector, Robert, maire de Barenton, et d’autres personnes garantirent par leur témoignage (1147), au moment où le roi Louis-le-Jeune faisait ses derniers préparatifs de départ pour la terre sainte.

Cette rente fit partie de la dot de Marie, petite-fille de Hugues de Montchâlons, lorsqu’elle épousa Guillaume, fils de Raoul du Sart, châtelain de Laon et d’Amicie. Les moines ne laissèrent point échapper cette occasion d’affranchir leur domaine. Ils offrirent de célébrer l’anniversaire dudit châtelain et de sa femme. Ces avances agréées procurèrent aux religieux la libération des deux tiers de leur rente, et en outre la concession d’une prestation annuelle de quatre muids de vin blanc assignée sur un fief sis à Urcel de la suzeraineté de l’évêché de Laon, février 1215. Ils réussirent, selon toute vraisemblance, à racheter ou obtenir l’autre tiers.

Le mesurage des terres convenablement pratiqué, le pâturage des bestiaux reconnu sur le territoire de Barenton-Bugny, assurèrent à la ferme une certaine aisance que troubla, en 1224, Simon du Sart ; mais ce seigneur ayant pris connaissance des droits de l’abbaye et songé sérieusement à son salut, abandonna ses prétentions, en gardant toutefois une rente de trois jalois de blé qui ne lui était pas contestée. Marguerite, dame de ce seigneur, intervint à l’acte et renonça, devant l’officialité de Laon, à tout droit de douaire (juillet 1224).

L’abbaye de Saint-Nicolas-aux-Bois possédait des avantages semblables du côté d’Aulnois. Ils furent contestés, puis reconnus au mois de mars 1262 par Hector, seigneur d’Aulnois et Cécile, sa femme, qui saisirent cette occasion pour augmenter les concessions primitives. Les droits mutuels de pâturage furent assurés aux habitants d’Aulnois et de Reneuil. Ces derniers obtinrent même la faculté du fauchage d’herbes marécageuses pour leur usage personnel et celui de leurs bestiaux. Le seigneur ne se réserva que trois muids probablement indispensables aux couvertures de quelques bâtiments de son château.

De tels avantages auraient pu assurer la prospérité de la ferme de Reneuil, mais les guerres qui désolèrent nos contrées dans le cours du XIVe siècle et dans les premières années du siècle suivant, laissèrent peu de répit aux malheureux fermiers, les bâtiments écroulés, les terres redevenues savarts étaient de mince revenu. L’abbaye les loua moyennant de très modiques fermages pour faciliter la reconstruction de « plusieurs édifices, comme maison, granges, étables, bergeries. » Les fermiers vendirent leurs patrimoines pour les rétablir et remettre les terres « en bonne nature de labeur » ; mais leurs efforts n’arrêtèrent point la ruine. On recourut, pour la combattre, aux baux à longs termes. La ferme fut louée pour 50 ans le 11 juillet 1511 à Nicolas Moisnet, sous la condition « d’édifier maison, estable, bergeries pour faire lieu manable et habitable, essarter les boscaiges, friches et savarts. » Le fermage annuel ne fut fixé qu’à 23 livres par an. Grâce à cette modique redevance, tout changea de face, peut-être même un peu trop vite pour le profit du fermier. Dès le 20 octobre 1529, le cardinal de Bourbon, évêque de Laon, instruit des améliorations par une information régulière, le greva des dîmes à Dieu et d’une rente annuelle de 16 quartels d’avoine due par la ferme de Reneuil au chapitre cathédral de la même ville, d’après une charte du 20 décembre 1471.

Quelques années après, les religieux armés de lettres royaux autorisant les révisions en cas de vileté de fermages, assignèrent devant le bailliage de Vermandois leur malheureux fermier. Ils prétendaient que les baux antérieurs « avaient été faits au préjudice et dommage de ladite abbaye et sans autorité des supérieurs, et sans avoir les solennités en tel cas requises pour garder le droit. » Nicolas Moisnet redoutant encore les résultats d’une instance, subit, le 16 juin 1540, une augmentation annuelle de 8 livres qui le chagrina beaucoup. Il mourut peu de temps après. Sa veuve, Jeanne Pasquot, ratifia le 15 avril suivant, pour elle et ses enfants, la nouvelle charge. Le choc des passions politiques et religieuses n’améliora point la situation. Les terres peu cultivées redevinrent « riets et savarts aians esté pour la plupart du temps d’après les dites guerres quictées et habandonnées ». L’espoir d’une paix prochaine entre la France et l’Espagne inspira enfin un peu de confiance. Les religieux restèrent néanmoins dans l’impossibilité complète de pouvoir même réparer les bâtiments « à cause du peu de recepte du revenu de la dicte abbaye ». Ils acceptèrent avec reconnaissance l’offre de Jean Turquin et de Siméon Grenier, de consacrer 200 écus aux bâtiments, et leur louèrent la ferme pour 36 ans , moyennant une redevance annuelle de 100 livres, l’acquit des dîmes à Dieu et de la rente due au chapitre cathédral, 3 février 1597.

La ferme de Reneuil passa de Siméon à Nicolas Grenier, qui s’y appauvrit et y mourut au mois de septembre 1653. Son fils Eustache la reprit pour 27 ans, le 20 mai 1654, y resta quatre ans et ne fut pas plus heureux, bien que déclaré responsable des dégâts causés par la guerre, la foudre et la tempête. La ferme fut louée pour une durée semblable, le 20 février 1658, à Jacques Marc, moyennant un prix principal de 290 livres. Les religieux armés d’édits de révision rentrèrent en possession de leur domaine par sentence du présidial de Laon, du 29 mars 1664. Oudard Marc éleva alors à 200 livres le prix du fermage. Reneuil passa ensuite entre les mains de plusieurs fermiers. Ce domaine fut enfin aliéné, le 16 juin 1791, au profit de Claude Regnard, moyennant 41,600 livres. Il comprenait alors 275 jalois 111 verges de terres labourables, 3 jalois de pré et 3 jalois d’aulnaie.

A. MATTON.